Aurores boréales : la Côte-Nord, un lieu d’observation idéal

Par Johannie Gaudreault 12:05 PM - 26 janvier 2023
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Le 14 janvier, Véronick Lévesque a réussi à capter cette photographie du spectacle des aurores boréales dans le ciel de Forestville. Photo : Véronick Lévesque

Le Canada est un endroit idéal pour observer les aurores boréales puisqu’il est situé près du pôle Nord magnétique. Mais les régions dénuées de pollution lumineuse comme la Côte-Nord sont encore plus favorables à la contemplation de la météo spatiale.

« Vous pouvez voir des aurores boréales plus facilement sur la Côte-Nord qu’à Montréal puisque la pollution lumineuse est un très grand facteur. Il faut un ciel le plus noir possible. C’est important d’avoir un ciel dégagé avec le moins de lune possible. En pleine lune, c’est difficile de voir les aurores », confirme Pierre Langlois, du département Sciences du système Soleil-Terre à l’Agence spatiale canadienne.

Il faut noter également qu’il y a des périodes de l’année qui sont plus propices aux aurores boréales.

« L’hiver, on a plus de visibilité, mais il y a un phénomène qui fait que les particules du soleil sont plus rapides au printemps et à l’automne, dévoile M. Langlois. Les meilleurs mois sont mars et septembre puisque les particules qui viennent de l’équateur solaire sont plus rapides que celles qui viennent des pôles. Ça donne la chance d’avoir de plus belles aurores sur Terre. »

L’activité solaire est nécessaire

Pour observer les aurores boréales, il doit y avoir de l’activité solaire. « Il y a une ceinture qui englobe le pôle Nord et le pôle Sud. Si on regardait depuis l’espace, on verrait que les aurores forment un cercle ou un ovale que l’on appelle l’ovale auroral.

Plus il y a d’activité solaire, plus le soleil envoie des particules chargées. Plus l’énergie et la magnétosphère sont grandes, plus cet ovale-là s’étend vers l’équateur », explique Pierre Langlois. C’est pourquoi il est plus ardu d’être spectateur d’aurores boréales au Québec en temps calme « à moins d’être dans le Nord. « Mais quand il y a de l’activité solaire, ça va se déplacer vers nos régions », de faire savoir le spécialiste.

Le cycle solaire arrive à son summum

Quand on lui demande la fréquence à laquelle on peut apercevoir des aurores boréales au Québec, M. Langlois est ambigu.

« C’est difficile à prédire puisque ça change beaucoup », dit-il d’entrée de jeu. Toutefois, il énonce que le soleil a un cycle d’environ 11 ou 12 ans.

« Pendant quelques années, il va être plus actif et ensuite, il le sera moins. On est en train de remonter le cycle. On sera au maximum aux alentours de 2025, selon les estimations. Donc c’est un bon temps pour les observer », de faire savoir le scientifique.

Mais d’autres facteurs entrent en ligne de compte. L’opportunité d’être témoin de ces phénomènes atmosphériques dépend de sa position géographique, du cycle solaire et de l’intensité de l’activité solaire.

« Par exemple, à Yellowknife, ils vivent en dessous de l’aurore boréale. Quand il n’y a pas d’activité solaire, techniquement, toutes les nuits, ils peuvent regarder les aurores boréales. Quand il y a plus d’activité solaire, ce sera amplifié ou l’aurore va aller se déplacer vers le sud », témoigne Pierre Langlois qui se considère comme chanceux s’il voit une aurore boréale par année à Montréal.

Visibles à l’œil nu, mais pas complètement

L’œil est un mauvais instrument de mesure pour observer les aurores boréales, selon M. Langlois. « C’est agréable de voir quelque chose à l’œil, mais c’est une bonne idée de les photographier pour découvrir des choses que l’œil ne peut pas détecter. On verrait du gris parce qu’il n’y a pas assez de lumière qui se rend à nos pupilles », assure-t-il.

Les couleurs dépendent de notre perception ainsi que de l’énergie des particules. Elles ne sont pas la création des particules qui viennent du soleil, mais bien des gaz en haute atmosphère. C’est carrément comme un tube néon, compare l’expert.

« L’énergie du soleil ne fait qu’activer les molécules et les atomes qui sont en très haute atmosphère sur Terre. Les molécules les plus hautes, les plus faciles à atteindre, donnent la couleur verte. À mesure que les particules qui ont le plus d’énergie vont descendre, elles viennent chercher de nouvelles couleurs comme le violet, le mauve et le rouge », précise-t-il.

Pierre Langlois du département Sciences du système Soleil-Terre à l’Agence spatiale canadienne. Photo : Courtoisie

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