Dans une débâcle sans fin, le CISSS Côte-Nord demande l’aide de Québec

Par Emy-Jane Déry 8:39 AM - 30 janvier 2023
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Le président du CA du CISSS de la Côte-Nord, Denis Miousse, en compagnie de la présidente-directrice générale de l’organisation, Manon Asselin, lors de la séance du conseil d’administration du 25 janvier. Photo capture d’écran

Le recours à la main-d’œuvre indépendante est le cauchemar des gestionnaires du CISSS de la Côte-Nord. C’est ce qui est responsable de leur déficit financier, le pire de la province. Ils demandent maintenant une aide spécifique de Québec, pour s’en sortir sans couper dans les services à la population.

La présidente-directrice générale du CISSS Côte-Nord, Manon Asselin, fait état de la situation et demande de l’aide dans une correspondance envoyée au sous-ministre adjoint de la Santé, Pierre-Albert Coubat.

Elle demande au ministère un accompagnement pour réduire le recours à la main-d’œuvre indépendante (MOI) sur les trois prochaines années.

L’établissement estime à 50M$ l’écart de financement qui est attribuable aux coûts additionnels générés par l’utilisation de la MOI, pour maintenir ses services ouverts.

Le pourcentage de recours à cette main-d’œuvre, souvent de type fly in fly out, est trois fois plus élevé au CISSS de la Côte-Nord que celui de la moyenne provinciale. Plus encore, il représente à lui seul 8,3% du budget de MOI des CISSS du Québec au grand complet.

Depuis que le CISSS a annoncé avoir le budget le plus déficitaire de la province en mars 2022, la situation « se détériore et les coûts pour la MOI sont en hausse de 66% », indique Mme Asselin dans la missive.

« Sans une action concertée entre le ministère, le CPNSSS (Comité patronal de négociation du secteur de la santé et des services sociaux) le syndicat et les établissements, nous ne pouvons entrevoir une réduction de la MOI sans affecter significativement les services à la population », craint l’administration du CISSS Côte-Nord.

Pour l’heure, le CISSS a reçu un accusé réception de sa demande.

Un programme de bourse pour ceux qui choisissent de venir pratiquer sur la Côte-Nord, un projet pilote en élaboration avec le syndicat des infirmières pour retenir la main-d’œuvre, la PDG du CISSS assure que l’administration est proactive.

« On est en discussion avec l’Université du Québec à Chicoutimi pour avoir un BAC formation initiale en sciences infirmières, ici, sur la Côte-Nord, qui va débuter l’automne prochain », a ajouté Mme Asselin, questionnée lors de la séance du conseil d’administration du CISSS Côte-Nord, mercredi dernier.

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