Zéro donneur potentiel pour un don d’organes sur la Côte-Nord

Par Emy-Jane Déry 9:36 AM - 10 février 2023
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Transport d’organes lors d’un don. Photo capture d’écran, Transplant Québec

La Côte-Nord est la seule région du Québec à n’avoir signalé aucun donneur potentiel pour une greffe en 2022.  

Qui plus est, il s’agit d’une année record de référence pour un don d’organes à l’échelle provinciale, avec une hausse de 130%. L’aide médicale à mourir en est en grande partie responsable.

Un donneur potentiel, c’est très rare. Ça peut se faire sur une personne décédée, mais dans un contexte très particulier. Seulement 1% de tous les décès peuvent se transformer en donneur potentiel.

Cette rareté amène Transplant Québec à pousser pour que les établissements de santé soient organisés afin de ne pas échapper d’opportunités rarissimes.

Le taux de référence pour dons d’organes par 100 000 habitants a été de zéro sur la Côte-Nord en 2022, selon les données dévoilées par Transplant Québec en début de semaine.

TAUX DE RÉFÉRENCES POUR DON D’ORGANES, PAR 100 000 HABITANTS, PAR RÉGION ADMINISTRATIVE, 2020 A 2022 Source : Transplant Québec

« Ça ne veut pas dire qu’il y aurait dû en avoir dix, car on ne sait pas combien il y avait de donneurs potentiels dans votre région », précise Sylvain Lavigne, directeur des soins infirmiers et du soutien aux établissements chez Transplant Québec. « Dans la dernière année, on n’a reçu aucun appel de la Côte-Nord pour référer un donneur potentiel d’organe à Transplant Québec », poursuit-il.

Dans le passé, des études réalisées par l’organisme avaient pourtant démontré qu’il y avait bel et bien des donneurs potentiels sur tout le territoire de la province.

« Ça dit qu’il y a probablement des améliorations à avoir dans les processus, la formation du personnel à l’hôpital, pour identifier des donneurs potentiels. C’est plutôt là que ça se joue », dit-il.  

« C’est le point de départ. Le don d’organe ne pourra pas avoir lieu s’il n’y a pas un professionnel qui l’identifie quelque part », ajoute M. Lavigne.  

Pas de comité

Transplant Québec suggère aux établissements d’avoir un comité de dons qui évalue chaque donneur potentiel manqué, pour voir où était la faille et comment la façon de fonctionner à l’interne pourrait être modifiée pour éviter de telles situations.

Depuis l’automne, tous les établissements, incluant le CISSS de la Côte-Nord, sont dotés d’un médecin responsable du don d’organe. Transplant Québec a bon espoir que cette avancée fera améliorer les choses.

Toutefois, le CISSS Côte-Nord n’a pas de comité dédié comme le souhaiterait l’organisme.

« Considérant les particularités propres à la Côte-Nord et le faible volume, nous n’avons pas un comité spécifique sur le don d’organes, mais ce thème est intégré aux activités de divers comités du CISSS », a indiqué Pascal Paradis, porte-parole du CISSS de la Côte-Nord.

Il assure aussi qu’une coordonnatrice de Transplant Québec attitrée à la région est en lien régulier avec le CISSS pour « informer des mises à jour d’outils (protocoles, procédures, etc.) et collaborer à la mise en place de certaines actions ».

Le CISSS souligne aussi promouvoir les campagnes provinciales de dons d’organes sur ses différentes plateformes.

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