Pannes électriques : deux réseaux et deux réalités à Baie-Comeau

Les lignes électriques du réseau d'Hydro-Québec sont pour la plupart en arrière des terrains, donc dans des zones souvent plus boisées. Dans le secteur Marquette, elles sont en avant, donc plus faciles d'accès lors de bris.
Pourquoi les clients d’Hydro-Québec dans le secteur Mingan à Baie-Comeau ont-ils été récemment touchés par des pannes électriques plus longues que ceux du réseau de distribution municipal dans le secteur Marquette?
C’est une question qui peut se poser à la lumière des conséquences de la tempête de vent du 23 décembre et des journées également très venteuses des 3 et 4 février.
Pendant le temps des fêtes, de nombreux clients du secteur alimenté par Hydro-Québec ont été privés d’électricité pendant plusieurs jours, même presque une semaine. Du côté du secteur Marquette, certains citoyens ont effectivement dû sortir les chandelles et alimenter leur poêle à bois ou leur foyer, mais la plupart d’entre eux avaient été réalimentés en moins d’une douzaine d’heures.
Chez Hydro-Québec, Cathy Hamel, conseillère aux relations avec le milieu, explique d’emblée que les deux réseaux sont difficilement comparables, entre autres parce que les monteurs de ligne de la société d’État à Baie-Comeau desservent toute la MRC de Manicouagan. « La durée des pannes peut donc être impactée si les monteurs doivent se déplacer d’une panne à l’autre », indique-t-elle. Ç’a notamment été le cas dans le temps des fêtes.
Il y a aussi la position des réseaux de distribution qui fait une énorme différence. Chez Hydro-Québec, les lignes sont pour la plupart en arrière des terrains, donc dans des zones souvent plus boisées. Dans le secteur Marquette, elles sont en avant. « L’avant-lot donne un avantage considérable à la Ville de Baie-Comeau pour le rétablissement des pannes, car ils peuvent procéder directement au camion nacelle tandis qu’Hydro-Québec doit aller en arrière-lot à l’éperon », précise encore Mme Hamel. La localisation des pannes est aussi plus difficile.
Le samedi 4 février, lors de la panne d’une dizaine d’heures qui a touché 1 855 des 6 413 clients de Mingan, le rétablissement a été compliqué par les grands froids, ajoute Mme Hamel. En présence de températures très glaciales, des mesures doivent être prises pour assurer la santé et la sécurité des employés, ce qui peut allonger le délai de rebranchement.
Une étendue limitée
Du côté de la Ville de Baie-Comeau, Pierre-Olivier Normand, agent aux communications, tient d’abord à souligner qu’il ne faut pas penser que le réseau de distribution municipal est plus fiable que celui d’Hydro-Québec. C’est plutôt sa faible étendue qui permet d’agir plus rapidement.
« Le réseau couvre un parcours de 110 km en zone urbaine. Quand il y a un bris du côté de la Ville, c’est sûr que notre équipe du service électrique se rend plus rapidement sur les lieux », explique M. Normand.
Il poursuit : « Si les électriciens et les monteurs de ligne ont besoin d’avoir accès à un endroit bloqué par la neige, les gens des travaux publics viennent aider. C’est un gros travail d’équipe. »
C’est ce travail d’équipe qui a permis de réalimenter la majorité des clients du secteur Marquette en moins de 12 heures lors des pannes survenues dans le milieu de la soirée du 23 décembre, car beaucoup de neige et d’arbres entravaient les lignes électriques.
En début d’avant-midi le 24 décembre, l’électricité était revenue dans les deux quartiers les plus touchés, Saint-Georges et La Chasse. Il restait alors quelques pannes isolées à réparer.
Ajoutons que dans l’après-midi du 3 février, alors que les vents soufflaient fort, une partie du quartier Sainte-Amélie a été privée de courant pendant environ trois heures.