Les Première Nations confèrent au fleuve Saint-Laurent le statut de personnalité juridique

Par Johannie Gaudreault 2:26 PM - 24 avril 2023
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Photo : Baleines en direct

Se fondant sur leur relation millénaire et privilégiée avec le fleuve Saint-Laurent, les chefs de l’Assemblée des Premières Nations Québec-Labrador (APNQL), réunis en assemblée, ont unanimement adopté, le 19 avril, une résolution qui confère au fleuve Saint-Laurent le statut de personnalité juridique.

Cette position est soumise officiellement le 24 avril dans le cadre d’un dialogue interactif tenue au siège de l’Organisation des Nations Unies (ONU) à New York.

« Les liens entre le fleuve Saint-Laurent et l’histoire de nos Nations sont inscrits sur chaque centimètre des berges de ce majestueux cours d’eau. Cette relation, qui transcende le temps, demeure gravée depuis plusieurs millénaires dans notre mémoire collective. Nous avons l’obligation de voir à sa protection et sa pérennité », a déclaré Ghislain Picard, chef de l’APNQL.

Cet après-midi, les chefs Ghislain Picard et Jean-Charles Piétacho participent à ce dialogue et échangent avec les représentants des États membres des Nations Unies, afin de leur partager la prise de position des chefs de l’APNQL en défense du Saint-Laurent.

« Nos droits humains sont largement dépendants de notre respect envers les droits de la nature et en particulier, de l’eau. En tant que Premières Nations, nous devons joindre nos forces et s’assurer que nous soyons parties prenantes, en amont, de tout geste visant à accorder un statut de personne juridique au fleuve Saint-Laurent », a tenu à ajouter le chef Picard, mandaté d’explorer la mise sur pied d’une vaste alliance autochtone pour la protection du bassin des Grands Lacs jusqu’au golfe du Saint-Laurent.

« Ekuanitshit, la MRC Minganie, le SNAP Québec et l’Association Eaux-Vives Minganie ont travaillé ensemble pour protéger la rivière Magpie, lui donnant des droits en tant que personne morale. Une rivière vit; c’est à nous de la défendre. La nature mérite que l’on reconnaisse ses droits. Une assemblée de la Terre-Mère serait une voie prometteuse pour reconnaître ces manifestations essentielles », a déclaré quant à lui le chef Piétacho.

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