La maman de l’éducation chez les Innus récompensée par le gouvernement

Par Alexandre Caputo 12:00 PM - 25 avril 2023 Initiative de journalisme local
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Marie-Marthe Malek en compagnie de son mari, Réal Leblanc. Photo courtoisie

Depuis plus de 35 ans, Marie-Marthe Malek travaille d’arrache-pied avec les générations futures. Son souhait le plus beau ; voir les peuples réconciliés et unis sous une seule Nation. 

Marie-Marthe Malek a récemment reçu le prix Hommage bénévolat-Québec, le plus prestigieux honneur provincial dans le domaine de l’implication communautaire. 

Originaire de Nutashkuan et aînée d’une famille de 12 enfants, Mme Malek a toujours eu la fibre pédagogique. 

« Quand notre mère partait cueillir de petits fruits, je m’amusais à jouer à la professeure avec mes frères, mes sœurs et mes amis », se souvient-elle. 

Toujours en faire plus

Mme Malek le dit elle-même ; « je ne compte jamais mon temps ». C’est ce qui l’a distingué tout au long de sa carrière d’enseignante, et ce qui la distingue toujours, alors qu’elle est maintenant conseillère pédagogique et navigatrice des services Premières Nations pour le Cégep de Sept-Îles.

Elle est maintenant établie avec son mari à Uashat. Mme Malek se remémore un voyage à Disney World, qu’elle avait organisé avec des élèves.

« Je voulais les faire sortir, qu’ils explorent et qu’ils rêvent un peu », mentionne-t-elle. « J’ai mis beaucoup de mon temps personnel pour tout organiser et trouver du financement », note-t-elle, en précisant que le voyage a été une réussite pour la quarantaine de participants. 

Enseigner humblement

Mme Malek a travaillé de nombreuses années avec des élèves en difficulté d’apprentissage, ou ayant des problèmes de comportement. 

« Ce n’est pas qu’ils ne sont pas intelligents, c’est qu’ils manquent de confiance et qu’ils ont besoin de plus se connaître comme personnes. »

Pour tenter d’y remédier, l’enseignante a pris l’initiative d’amener ses élèves sur une pourvoirie pendant une dizaine de jours. Le tout était organisé avec le couple d’Innus propriétaire de l’endroit ; des savants de la nature et friands de la culture de leur Peuple. 

« Les élèves ont remarqué que j’étais loin de tout savoir ce que le couple nous montrait et que je voulais apprendre », pointe-t-elle. « En voyant ça, le jeune se dit : “même la professeure ne connaît pas tout et elle apprend encore”. C’est bon pour leur confiance. » Mme Malec croit fermement que la confiance en soi, l’éducation et la réappropriation de la culture sont des éléments cruciaux dans le chemin qui mène à la réconciliation entre les peuples.

Un travail de longue haleine 

Même après toutes ces années, la femme impliquée qu’est Mme Malek continue d’accompagner les jeunes dans leur développement. Elle décrit son rôle de navigatrice des services Premières Nations au sein du Cégep de Sept-Îles, comme un étant un rôle de guide sur une rivière. 

« L’éducation est mon cours d’eau », image-t-elle. « Comme navigatrice, j’aide les étudiants à garder le cap, que ce soit en les référant à des ressources ou en les aidant dans leur intégration, je veux les garder dans mon canot et récupérer ceux qui sont débarqués. »

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