La FTQ marque l’histoire à Baie-Comeau
Joanie Fortin, présidente du Conseil régional FTQ Haute-Côte-Nord Manicouagan (à gauche) pose en compagnie de Denis Bolduc, secrétaire général, Pascal Langlois, conseiller régional, et Magali Picard, présidente de la FTQ.
La FTQ marque l’histoire à Baie-Comeau, mercredi, en y tenant son premier conseil général hors de Montréal. Et pour l’occasion, les enjeux propres à la Côte-Nord se sont imbriqués dans les dossiers nationaux pendant les discussions de délégués provenant de ses 35 syndicats membres au Québec.
Présidente de la centrale syndicale de plus de 600 000 membres, dont quelque 30 000 sur la Côte-Nord, Magali Picard a expliqué le choix de la Côte-Nord pour différentes raisons, notamment par le fait qu’on y compte le plus de travailleurs syndiqués par habitant. “Donc, il y a un appétit, il y a raison, il y a une motivation pour notre monde et ils sont fiers d’être syndiqués et ça faisait partie de la réflexion”, a-t-elle mentionné, avant d’ajouter qu’il y a eu un appel à tous pour vivre cet événement jamais vu.
D’ailleurs, en termes de première avec la FTQ, Baie-Comeau connaît déjà. La présidente n’a pas manqué de souligner que c’est dans cette ville que la FTQ et ses alliés ont construit le premier édifice syndical à l’extérieur de Montréal. “Ça pour nous, c’est un point extrêmement important.”
Enjeux nord-côtiers
Pour en revenir aux échanges sur les enjeux nord-côtiers, le principe du navettage, les problèmes de transport, le désenclavement de la région et, entre autres choses, la grave pénurie de logements ont été abordés, tout comme le rôle du gouvernement dans une éventuelle deuxième vie pour la papetière de Produits forestiers Résolu.
Concernant cette dernière, Magali Picard a indiqué avoir été interpellée par l’ancien président de l’une de deux sections locales au moment de la fermeture de mars 2020. “Il m’a dit écoute Magali, ce qu’on souhaite ici, ce n’est pas nécessairement de revenir à ce qu’on faisait avant. On comprend que le besoin n’existe peut-être plus. Mais c’est inconcevable que le gouvernement nous abandonne et qu’il ne prend pas cette usine-là, qui est énorme, où on pourrait tellement ramener des travailleurs, donner des emplois de qualité en amenant des investissements.”
À propos du dramatique manque de logements, la présidente a déploré que plusieurs établissements hôteliers hébergent non pas des touristes ou des gens qui brassent des affaires, mais bien des travailleurs qui ne trouvent pas d’autre option pour se loger. “On a pu le constater. On le vit en étant ici présentement.”
Évidemment, la construction d’un pont sur le Saguenay a été abordée. “Ce que je comprends, c’est que contrairement à ce qui s’est passé à Québec (3e lien), des études, il y en a plusieurs qui justifient ce pont-là. Le gouvernement du Québec vient de sauver 12 milliards avec une promesse qu’il n’aura pas su tenir, bien, pourquoi pas utiliser cet argent-là et l’amener ici.”
Dossiers nationaux
Sur les questions nationales prioritaires, il y a la nécessaire réforme complète du régime de l’assurance-emploi qui est toujours sur la table de travail. Secrétaire général de la FTQ, Denis Bolduc a souligné les nombreuses démarches en ce sens effectuées depuis plusieurs années auprès du gouvernement fédéral, mais toujours en vain. Il a aussi parlé du trou noir qui touche tant de travailleurs saisonniers, principalement sur la Côte-Nord et en Gaspésie.
M. Bolduc a aussi mentionné toute l’importance de la création d’une assurance-médicaments universelle pour éviter, a-t-il dit, que des gens soient obligés de couper leurs pilules en deux ou de se priver de manger pour acheter des médicaments.
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