Pas de financement municipal à l’Organisme des bassins versants Manicouagan

Par Johannie Gaudreault 3:00 PM - 31 mai 2023
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L’Organisme des bassins versants de Manicouagan ne sera pas en mesure d’effectuer les suivis de qualité des eaux du bassin versant cette saison, selon la Ville de Baie-Comeau. Photo : Facebook

La Ville de Baie-Comeau suspend son financement à l’Organisme des bassins versants Manicouagan (OBVM), qui ne pourra pas remplir ses obligations cet été. 

Il faut comprendre que l’instance municipale est membre de l’OBVM, mais elle se retrouve dans une situation délicate. 

« Nous avons, avec l’organisme, des contrats concernant le suivi de la qualité des eaux du bassin versant, entre autres de la rivière aux Anglais », explique tout d’abord François Corriveau, directeur général de la Ville de Baie-Comeau, lors de la dernière séance du conseil municipal.

C’est à la période de questions qu’un citoyen a soulevé l’enjeu concernant l’OBVM, désirant comprendre les intentions de la ville  vis-à-vis l’organisme.

« L’organisme ne serait pas en mesure de rencontrer les obligations face à la Ville de Baie-Comeau pour cet été », poursuit M. Corriveau, ajoutant que l’OBVM « ne serait pas capable de faire les suivis des lacs » qu’exige la ville. 

Ce dernier cite également, dans la liste des engagements de l’organisme, l’étude concernant le bassin de la rivière Manicouagan et ses risques potentiels de nature écologique. 

François Corriveau, inquiet de la situation actuelle, a cependant formulé une requête à l’OBVM.

« Ce que j’ai demandé, c’était que l’organisme vienne au conseil de ville expliquer sa situation et nous dire quelles sont les mesures de rétablissement que le directeur général entrevoit mettre en place pour garantir de fournir à la Ville de Baie-Comeau le service que nous devons normalement offrir à nos propres citoyens et villégiateurs. »

Toujours sans réponse au moment de cette intervention, ce dernier espère recevoir un retour d’ici l’automne et ainsi connaître comment l’OBVM compte renverser la situation pour finalement offrir les services. 

« Nous, on retient nos paiements. Il n’est pas question qu’on paie l’OBV pour des services qu’on n’a pas », conclut M. Corriveau. 

En mode recrutement

Lors d’une entrevue téléphonique avec Le Manic, le vice-président de l’OBVM, Gilbert Dupont, a déploré le fait que l’organisme ne puisse remplir sa mission et assure être en mode recrutement. Deux techniciens en environnement sont recherchés ainsi qu’un biologiste. 

Il précise également que l’OBVM se porte bien et que le directeur général, René Labrosse, effectue un travail adéquat et sans reproche depuis le début de son mandat. « Je vais souvent au bureau et tout se passe bien », déclare-t-il. 

Par voie de communiqué, le 23 mai, l’organisation environnementale a annoncé la relance progressive de ses activités pour cet été « à la suite d’une importante restructuration organisationnelle entreprise l’année précédente ». 

« Face aux défis environnementaux présents et futurs, notre organisation a entrepris une introspection rigoureuse de notre structure et de nos méthodes de travail. La restructuration organisationnelle, initiée l’année dernière, visait à optimiser nos ressources, à améliorer notre efficacité opérationnelle et à maximiser notre impact positif sur l’environnement », est-il mentionné.

L’OBVM affirme avoir procédé à l’accueil d’un nouveau directeur général, revu ses processus internes, évalué ses projets en cours et exploré de nouvelles opportunités « pour répondre de manière plus efficiente aux besoins environnementaux à l’échelle locale, régionale et mondiale ».

Toujours selon le communiqué, l’OBV Manicouagan devait être sur le terrain, aux abords des lacs de notre territoire, pour rencontrer les citoyens et les villégiateurs au courant des prochains jours.

« Par la suite, dès cet automne, nous lancerons une série d’initiatives captivantes, comprenant des campagnes de sensibilisation, des projets de restauration de l’écosystème local, des programmes d’éducation écologique et des partenariats stratégiques avec d’autres organisations environnementales », est-il dévoilé. 

Avec Emilie Mayen et Johannie Gaudreault

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