Les experts saluent le code de pêche d’ITUM

Par Alexandre Caputo 12:00 PM - 2 juin 2023 Initiative de journalisme local
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La rivière Moisie. Photo courtoisie

Bien que le saumon de l’Atlantique ne soit pas sur le point de disparaître dans la rivière Moisie, on le qualifie d’« espèce préoccupante ». Heureusement, tous les acteurs ayant un rôle à jouer dans la conservation de ce cours d’eau s’entendent ; il faut adapter nos pratiques de pêche.

Le nouveau code de pêche instauré par le conseil de bande de la communauté de Uashat mak Mani-utenam, dans la dernière semaine, est applaudi par les experts qui se penchent sur la question du saumon de l’Atlantique.

« Nous saluons le courage de gestion d’ITUM dans la gestion de la rivière Moisie », affirme Michel Villeneuve, président de l’Association de protection de la rivière Moisie (APRM). « Il s’agit d’un geste très significatif qui démontre une grande détermination à préserver la rivière », ajoute M. Villeneuve, qui comprend que la pêche au saumon est sacrée chez les Innus.

Le nouveau code prévoit, entre autres, l’interdiction, pour les trois prochaines années, de la pêche communautaire au filet à l’embouchure de la rivière. Une limite de trois saumons par famille a également été implantée.

Cette initiative est également saluée par la directrice générale de la Fédération québécoise pour le saumon de l’Atlantique, Myriam Bergeron.

« Il y a une collaboration grandissante entre les différentes communautés et les organismes qui œuvrent sur les rivières, le tout, dans un but de préservation de la ressource et de l’écosystème », se réjouit la biologiste de formation.  

Un travail sur plusieurs générations

Audrey Ringuette a 36 ans et est issue de la communauté de Uashat mak Mani-utenam. Elle a grandi en étant sensibilisée à la préservation de la rivière Moisie. C’est dans cette optique que la femme innue a lancé son entreprise d’initiation à la pêche à la mouche ; Shakutaimw. 

« Avant d’embarquer dans le vif du sujet, nous conscientisons les participants à la préservation de la ressource », explique celle qui priorise la remise à l’eau du saumon dans ses enseignements.

« On peut pêcher pour se nourrir, sans tomber dans l’excès », affirme-t-elle. « Avec un saumon, j’ai été capable de faire un souper pour toute ma famille, oncles et tantes inclus ».

Le président de l’APRM, Michel Villeneuve, voit d’un bon œil l’arrivée de jeunes pêcheurs sur la rivière Moisie.

« Il y a un rajeunissement au niveau des pêcheurs », note-t-il. « L’idée de la préservation de la ressource est mieux supportée et la remise à l’eau est davantage pratiquée. »

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