Feux de forêt : aide d’urgence réclamée pour les travailleurs et entrepreneurs forestiers
Photo : Facebook, Marilène Gill
Un groupe d’organisations du secteur forestier interpelle les premier ministres du Canada et du Québec pour qu’ils déploient de toute urgence des moyens importants et adaptés leur permettant enfin de faire face aux conséquences des feux de forêt.
Le groupe, formé de l’Alliance Forêt Boréale (AFB), l’Association des entrepreneurs en travaux sylvicoles du Québec (AETSQ), l’Association québécoise des entrepreneurs forestiers (AQEF), la Fédération de l’industrie manufacturière-CSN (FIM-CSN), la Fédération québécoise des coopératives forestières (FQCF) et Unifor, a dénoncé l’inaction des gouvernements en conférence de presse le 12 juillet.
« Pour nos entrepreneurs forestiers, l’ensemble des ressources comptent et les feux occasionnent de lourdes conséquences tant pour les aspects humains, matériels que financiers. Malgré les efforts consentis pour conserver les employés, plusieurs opérateurs ont été mis à pied temporairement. Le risque de ne pas les voir revenir est réel », a lancé Étienne Boucher, président de l’AQEF.
« Il est impératif que le gouvernement agisse rapidement pour les protéger et pour leur offrir un filet de sécurité et des solutions concrètes face à cette crise. Personne ne devrait être laissé pour compte dans cette industrie essentielle », a renchéri Daniel Cloutier, directeur québécois pour le syndicat Unifor.
Notons que les membres du groupe ont déjà écrit aux deux premier ministres pour leur demander une rencontre afin de leur présenter leurs demandes. Les deux lettres sont toutefois restées sans réponse.
Ajustements à l’assurance-emploi
Malgré des feux qui ont brûlé plus de 1,5 million d’hectares de forêt productive et qui continuent de sévir, forçant dans certains secteurs l’arrêt du travail en forêt pendant plus d’un mois, il apparaît inconcevable pour les membres du groupe de constater qu’aucune mesure n’ait encore été annoncée par le gouvernement fédéral à l’intention des travailleurs forestiers.
La foresterie se compose d’un grand nombre d’emplois saisonniers et cela est particulièrement vrai dans le secteur sylvicole où on compte en moyenne 22 semaines de travail potentiel. « Ainsi, en raison de l’arrêt forcé des travaux, les travailleurs sont plongés malgré eux en situation de précarité avec la menace de se retrouver devant un véritable trou noir, soit une longue période sans revenus et sans assurance-emploi », ont affirmé les organisations par voie de communiqué.
En conséquence, les six membres du groupe demandent au premier ministre Trudeau d’agir immédiatement en diminuant le nombre d’heures assurables requis pour avoir droit aux prestations d’assurance-emploi et en prolongeant la durée de celles-ci.
Aide à l’emploi d’urgence
Les perturbations liées aux feux de forêt ont aussi de graves conséquences pour les entreprises forestières et les entrepreneurs. Les solutions doivent provenir de plusieurs ministères, c’est pourquoi les six partenaires interpellent directement le premier ministre Legault.
« Nombre d’entreprises forestières se retrouvant sans revenus ont dû supporter les salaires de leurs employés pendant l’arrêt des travaux, en plus d’assumer des coûts importants comme l’hébergement et les repas et d’autres coûts directs reliés à la main-d’œuvre », apprend-t-on dans le communiqué.
Estimant que le gouvernement du Québec n’a pas à attendre le fédéral avant d’agir, les six partenaires pressent le premier ministre Legault de déployer une mesure d’aide à l’emploi d’urgence, rétroactive au début des arrêts pour les feux, pour permettre aux entreprises de conserver leurs employés malgré la cessation temporaire de leurs activités.
Comme deuxième demande, les groupes souhaitent le déploiement rapide d’une mesure d’aide pour pallier les nombreuses pertes financières encourues par les entreprises et les entrepreneurs. Cette mesure leur permettra de rester forts et de traverser cette épreuve.
Les mesures annoncées par le ministère de l’Économie et de l’Innovation ne sont pas adaptées, selon les regroupements, et la lourdeur du processus fait en sorte qu’il sera difficile pour les entreprises et les entrepreneurs d’y avoir accès alors qu’ils ont besoin de liquidités immédiatement.
« De plus, comme il s’agit de prêts avec intérêts et de garanties de prêts, cela veut dire qu’ils devront essuyer des pertes encore plus importantes s’ils y ont recours, mettant dans plusieurs cas leur avenir carrément en péril », ont-ils ajouté.
« Bien qu’il faille planifier rapidement la récupération d’un maximum de matière brûlée tout en assurant la remise en productivité des sites, la priorité #1 des gouvernements devrait être la survie des entrepreneurs forestiers et le maintien à l’emploi des travailleurs, car sans eux, tout le secteur forestier s’effondrera », a conclu le président d’Alliance Forêt Boréale, Yanick Baillargeon.
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