La Caisse de dépôt et placement contredit Geneviève Guilbault
La vice-première ministre et ministre des Transports du Québec, Geneviève Guilbault, à droite, commente le rapport de la Caisse de dépôt et placement du Québec sur la mobilité à Québec, le jeudi 13 juin 2024, à Québec. À gauche, le ministre de l'Éducation, Bernard Drainville, la regarde. LA PRESSE CANADIENNE/Jacques Boissinot
Contrairement à ce que ne cesse de répéter la vice-première ministre et ministre des Transports, Geneviève Guilbault, ce n’est pas une «grande majorité» des parties prenantes consultées par la Caisse de dépôt et placement du Québec (CDPQ) dans le cadre de son analyse de la mobilité à Québec qui ont parlé de «sécurité économique».
En fait, ce ne sont qu’environ 70 des 172 parties prenantes consultées (un peu plus de 40 %) qui ont «émis des préoccupations quant à la sécurité des liens commerciaux, du transport de marchandises ou de la redondance des ponts existants», a confirmé mercredi la CDPQ à La Presse Canadienne.
Jeudi dernier, Mme Guilbault a affirmé en conférence de presse avec le premier ministre François Legault, puis lors d’une série d’entrevues, qu’une «grande majorité» des parties prenantes consultées par la CDPQ avait parlé de «sécurité économique».
Le gouvernement Legault évoque depuis une semaine l’argument de la «sécurité économique» pour justifier sa décision de relancer le troisième lien autoroutier Québec-Lévis.
«(La CDPQ dit) “on est conscient qu’il y a un très gros enjeu de sécurité économique dans la mesure où il y a seulement le pont Pierre-Laporte qui peut accueillir les marchandises dans tout l’est du Québec” et que beaucoup, beaucoup, beaucoup de gens, parce qu’ils ont parlé à 172 parties prenantes dans le cadre de leurs travaux, et une grande majorité de ces gens-là ont fait valoir une inquiétude sur la redondance, la possibilité d’avoir une alternative au pont Pierre-Laporte», a notamment déclaré Geneviève Guilbault sur les ondes de Radio-Canada, jeudi dernier.
«Donc, de ce fait, ils disent: “Le gouvernement pourrait explorer la possibilité d’avoir un nouveau lien interrive”», a-t-elle ajouté.
Dans son rapport présenté au grand public la semaine dernière, la CDPQ ne recommande pas la construction d’un troisième lien autoroutier Québec-Lévis. Elle ne prend pas position sur l’enjeu de la «sécurité économique», affirmant que cela dépasse son mandat, mais affirme que «plusieurs» intervenants ont émis des préoccupations quant à la sécurité et à la redondance des ponts existants.
«À la suite de ces rencontres, nous avons constaté que plus de 40 % d’entre elles ont émis des préoccupations quant à la sécurité des liens commerciaux, du transport de marchandises ou de la redondance des ponts existants», a répondu la CDPQ à La Presse Canadienne, mercredi.
Appelé à fournir un pourcentage exact, l’organisme a précisé que c’était plus que 40 %, mais moins que 43 %.
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