Banc-des-Blancs: la barrière n’est pas tolérée par le MTQ
Le message est clair et vise surtout à éviter les accidents, indique Jean-Pierre Fournier.
Des usages abusifs ont poussé Jean-Pierre Fournier, propriétaire de vastes terres privées dans le secteur du Banc-des-Blancs (Pointe-à-Michel) à Colombier, à installer une barrière à l’entrée du chemin il y a quelques années. Sous ordre du ministère des Transports et de la Mobilité durable, à qui appartient l’emprise de la route, celle-ci devra cependant demeurer ouverte en tout temps.
Jean-Pierre Fournier est propriétaire du terrain des deux côtés du chemin, dont l’emprise est de 3 mètres au total. S’il s’est plié de bonne grâce à l’exigence du ministère concernant ladite barrière, il n’en demeure pas moins inquiet.
« Il y a des gens qui viennent sur ma propriété, qui créent des dommages, font du VTT, du côte-à-côte, qui tirent du fusil, brisent les installations… Ils ont mis le feu à deux reprises. La SOPFEU a été obligée d’intervenir une fois. La prochaine fois, ce sera moi qui serai responsable au niveau financier. Toutes ces choses mises ensemble m’ont incité à mettre la barrière, même si je n’ai aucun problème à ce que les gens utilisent le chemin. »
Il s’est résolu à installer une barrière pour protéger son bien, mais d’abord et avant tout les personnes qui en ont l’usufruit, notamment des chercheurs de la SOPFIM et du CEDFOB.
« J’ai alloué des parcelles de terrain à des équipes de recherches. Ici, on parle d’une forêt aménagée. Juste cette année, 100 000 arbres ont été plantés et plusieurs centaines de milliers depuis qu’on fait de la sylviculture. Il y a du monde sur le site, ce n’est pas compatible avec des armes à feu ! »
Parmi les projets, il cite l’observation de phoques par l’Institut Maurice-Lamontagne, un rucher mis en place par le CEDFOB, des parcelles de recherches sur la tordeuse par la SOPFIM…
« Si les gens respectaient la propriété, on n’aurait pas de problème. Mon assureur est exigeant. Je dois payer une police d’assurance en cas d’accident. C’est une question de responsabilité civile », indique le propriétaire.
De l’affichage a été mis en place, mais n’est pas toujours respecté, dit celui qui souhaite seulement que tous fassent preuve de « civisme ».
Un lieu ancestral
Le Banc-des-Blancs et la Pointe-à-Michel sont des lieux de prédilection pour les résidents de Colombier et Pessamit qui s’y sont attachés au fil du temps. Les petits fruits y sont nombreux, la plage de sable fin est agréable en famille et le capelan y roule depuis belle lurette.
« Je comprends que les gens ont utilisé les lieux pendant des années parce que les propriétaires n’étaient pas des gens d’ici jusqu’à ce que mon père l’acquière, puis me le cède à son décès. Le gouvernement étant propriétaire du chemin, je ne peux pas le fermer, mais je peux protéger la propriété en exigeant que les gens restent dans le chemin. S’il faut je vais me clôturer, mais ce n’est pas mon intention. Je ne veux juste pas de problème », clame M. Fournier.
Des cueilleurs de petits fruits ont déploré la présence de la guérite barrée, mais Jean-Pierre Fournier affirme qu’ils sont les bienvenus, s’ils respectent la propriété.
« Quand des gens m’appellent pour aller ramasser des framboises, des bleuets, des graines rouges, je leur laisse l’accès. Si ce n’est pas pour chasser, briser, saccager, ça me fait plaisir que les gens viennent », conclut-il.
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