Lumière Boréale CALACS Baie-Comeau : s’afficher pour contrer les violences sexuelles 

Par Anne-Sophie Paquet-T. 4:00 PM - 24 septembre 2024
Temps de lecture :

La journée portes ouvertes du CALACS de Baie-Comeau a permis d’accueillir le grand public et des ateliers de création ont été proposés. Photo Anne-Sophie Paquet-T

« Depuis le mouvement #moiaussi nous avons eu un gros boom », soutient Alexandra Paradis, intervenante au CALACS de Baie-Comeau. Avec les victimes qui sortent de l’ombre de plus en plus, l’organisme régional a pris la décision de s’afficher auprès de la population. 

La journée d’action contre la violence faite aux femmes a été soulignée dans tous les CALACS de la province, le 20 septembre. Baie-Comeau n’a pas fait exception. Pour l’occasion, il a ouvert ses portes au grand public afin d’aider à comprendre les ressources et l’endroit. Contrairement à la plupart des CALACS du Québec, celui de Baie-Comeau s’affiche publiquement et souhaite que l’édifice devienne notoire. Une décision qui pourrait permettre d’accompagner encore plus de victimes.

Portes ouvertes à tous

« Nous avons eu beaucoup de gens du quartier qui sont arrêtés par simple curiosité », a dévoilé Alexandra Comeau, aussi intervenante. L’équipe du CALACS était surprise du nombre de visiteurs qui ne connaissait pas cet organisme féministe. « Nous avons pu leur rappeler notre existence et notre mission », renchérit-elle. 

Nourriture, ateliers culinaire et artistique, tous les visiteurs ont pu explorer l’intérieur de l’édifice tout comme le jardin conçu pour apaiser des bénéficiaires. Marchandises de sensibilisation et phrases percutantes autonomisantes sur le pouvoir féminin étaient aussi de la partie.

Présent sur l’entièreté du territoire Nord-Côtier, le CALACS accompagne les femmes victimes, mais également les proches inquiets ou qui en ressentent le besoin.

« On n’oblige aucune victime à porter plainte », rappelle Mme Paradis. « On pèse les pour et les contre et on travaille toujours sur les conséquences pour que la victime reprenne le pouvoir sur sa vie, explique-t-elle. On n’oblige personne à nous raconter leur histoire, on est là tout simplement. »

Une sensibilisation payante 

Selon les observations de l’équipe du CALACS de Baie-Comeau, les ateliers de sensibilisation sont une clé inestimable afin de contrer les violences sexuelles faites aux filles et aux femmes. Mme Paradis nomme la Basse-Côte-Nord à titre d’exemple. « La première fois que nous y sommes allés, certains mythes et préjugés étaient encore bien ancrés », dit-elle.

Après quatre ans, ce serait complètement l’inverse, selon ses constatations. « Les mentalités des adolescents ont évolué, des comportements sexuels problématiques banalisés sont devenus inacceptables, voire impensables après quatre ans de sensibilisation annuelle », lance l’intervenante. 

Cette petite victoire ne serait pas la seule. Les ateliers proposés par l’organisme en entreprise, dans les milieux scolaires et même auprès des maisons de jeunes font leur chemin et pourraient permettre de faire diminuer les actes de violences sexuelles de façon significative, selon les intervenantes du CALACS de Baie-Comeau.

Notons qu’un point de service à Pessamit a vu le jour récemment et qu’un CALACS est aussi en action à Sept-Îles.

Selon Statistiques Canada, le Québec est la seule province canadienne où les agressions sexuelles sans blessure physique ont augmenté (+ 6,2 %) entre 2022 et 2023.