La compagnie de théâtre Le PàP de Montréal a choisi de présenter la première mondiale de sa pièce Pendant que les champs brûlent à Baie-Comeau. Ce n’est pas par hasard, mais plutôt parce que cette œuvre est enracinée dans les réalités des régions.
Patrice Dubois, codirecteur général et directeur artistique du Théâtre PàP, signe la mise en scène et la co-écriture de cette production présentée le 27 septembre au Centre des arts de Baie-Comeau.
Il explique cette décision de choisir Baie-Comeau comme première mondiale par une véritable histoire d’amour avec la ville et la région.
« On est venu faire une étape d’écriture ici, sur le plateau du théâtre, il y a deux ans. On est tombé en amour de Baie-Comeau. Ce projet parle des régions, des ressources naturelles et de notre lien avec le territoire, alors pour nous, impossible de le faire sans les gens qui habitent ce territoire-là », dit-il.
L’équipe du PàP est allée à la rencontre de la population et des paysages de la Côte-Nord, s’inspirant de l’environnement unique pour enrichir leur création.
« On a travaillé sur le plateau du théâtre, mais aussi sur le terrain, captant des images, rencontrant des gens, et réalisant des entrevues. C’est tout ce mélange qui constitue la nature du spectacle », ajoute-t-il.
Le Centre des arts de Baie-Comeau, coproducteur de la pièce, a également joué un rôle clé dans cette collaboration, croyant fermement en la force du projet et en sa capacité à toucher les cœurs et les esprits.
À quoi s’attendre sur scène ?
Pendant que les champs brûlent offre une expérience théâtrale inédite qui mêle fiction et réalité pour créer un dialogue puissant avec le public.
« On peut s’attendre à des comédiens qui accueillent les gens dans la salle avec énormément d’ouverture », confie M. Dubois. La pièce raconte l’histoire poignante d’une famille dépossédée de sa terre, un thème lourd de sens qui invite à réfléchir sur l’avenir.
La représentation utilise des extraits audio et vidéo recueillis au cours des quatre dernières années, renforçant l’impression d’un voyage à travers les enjeux de l’exploitation des ressources naturelles.
« On est à la jonction de deux mondes : l’ancien et le nouveau, à construire. » Le spectacle, selon Patrice Dubois, véhicule une intelligence collective nourrie des voix des gens rencontrés lors des recherches sur le terrain.
Une assemblée théâtrale
Interrogé sur le genre de la pièce, le directeur artistique parle d’une « assemblée théâtrale », où le public est invité à réfléchir collectivement au monde dans lequel il évolue. Il décrit l’œuvre comme une comédie dramatique, bien que son objectif principal soit de favoriser le dialogue et la réflexion.
« Ce n’est pas un spectacle de gauche, ce n’est pas un spectacle de droite, c’est un spectacle qui met ensemble, fait parler des voix divergentes pour pouvoir avoir un dialogue », explique-t-il.
Un message d’unité
Le cœur du message de la pièce se trouve dans une phrase qui résonne avec force : « Si on pouvait être ensemble dans le problème insoluble, ce serait déjà un grand pas de fait. » Cette citation, tirée de l’intervention finale d’une professeure de science politique, résume l’essence du spectacle.
« L’idée d’être ensemble dans le problème m’apparaît toujours au centre de notre travail. Les personnages, les situations que nous mettons en scène évoquent de nombreuses positions politiques différentes », dit M. Dubois.
Les vastes espaces et les paysages uniques de la Côte-Nord ont largement inspiré Patrice Dubois et son équipe.
« Les gens nous disaient souvent que leur rapport à l’espace, au temps et à la distance était complètement différent ici. Le lien avec la nature est très clair », partage-t-il. Ces observations ont nourri le sujet central de la pièce : le rassemblement et notre relation aux ressources naturelles.
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