Un deuil périnatal est une tragédie. Une tragédie pour la famille immédiate, mais aussi pour toutes les personnes liées à elles. Trois mamans d’enfants au ciel ont souhaité parler de l’épreuve qu’elles ont vécue.
Ann-Sophie Turcotte a vécu une grossesse qu’elle considère comme parfaite. Enceinte de son premier enfant, tout se déroule comme prévu. Son petit James a la bougeotte, il a tellement d’énergie qu’il rend les nuits de maman difficiles. À 33 semaines, Ann-Sophie se surprend de ne pas s’être réveillée une seule fois. « C’est étrange », se dit-elle. Toute la matinée, elle tente de le stimuler, mais rien ne fonctionne. Inquiète, elle se rend à l’hôpital de Baie-Comeau et c’est à ce moment-là qu’on lui confirme la pire nouvelle. Sans raison, le cœur de James a cessé de battre.
Durant son séjour à l’hôpital, la famille Turcotte-Laprise a eu la chance de tomber sur une infirmière qui l’a accompagnée dans tout ce processus. « Nous étions tous dépassés », se souvient-elle.
En plus de s’occuper de la bureaucratie, l’infirmière en question a proposé de prendre des photos de James afin que les parents puissent conserver un souvenir. Cette photo est encore inestimable pour la maman du poupon. Grâce à la Fondation Portraits d’étincelles, le cliché a été retouché gratuitement par un professionnel. D’ailleurs, les photographes Geneviève Rioux-Savard et Hélène Côté sont bénévoles dans la Manicouagan.
Ann-Sophie Turcotte ne s’en cache pas, elle aurait aimé savoir que les services d’accompagnement en deuil périnatal existent chez un organisme à Baie-Comeau. Elle insiste pour souligner qu’elle a été très bien suivie en post-partum par des professionnels de la santé, mais pouvoir se réfugier dans un endroit aussi inclusif et sans jugements lui aurait permis de se sentir moins seule.
S’isoler pour essayer de guérir
Ann-Sophie Turcotte avoue avoir été blessée à plus d’une reprise par des commentaires déplacés après le 28 juillet 2020. « Je ne sortais même plus de chez moi pour me protéger », se souvient-elle. « Tu es jeune, tu vas en avoir un autre », « avec le temps tu vas trouver des réponses », « avec le temps, ça va passer » et même aujourd’hui il n’est pas rare qu’elle entende des phrases comme « tu es chanceuse, tu as deux beaux enfants en santé ».
Ces commentaires maladroits ont fait plus de tort que de bien, selon la mère endeuillée. « C’est un deuil qui ne se guérit jamais, j’aurai toujours un manque », confie-t-elle. La Journée du deuil périnatal pourra aussi servir à se rappeler que les familles endeuillées ont simplement besoin que leur entourage manifeste leur présence. « J’avais juste besoin qu’on me dise, si tu as besoin, je suis là pour toi », conclut-elle.
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