Renvoi de la PDG du CISSS : « une mauvaise décision », selon le SIISNEQ-CSQ
Le ministre de la Santé, Christian Dubé, a visité quelques installations de la Côte-Nord en juillet dernier. Photo Johannie Gaudreault
La mise à pied de la PDG du CISSS de la Côte-Nord, Manon Asselin, a pris par surprise les représentants syndicaux le 9 octobre. « C’était unanime de part et d’autre que c’était une mauvaise décision. Ça nous a un peu jetés à terre », commente Karine Ouellet Moreau.
La présidente du Syndicat des intervenantes et intervenants de la santé du Nord-Est québécois (SIISNEQ-CSQ) ne croit pas que cette décision sera positive pour la région.
« On n’était pas toujours d’accord des fois avec les orientations, les décisions du CISSS, mais on le sait que leurs orientations viennent beaucoup du ministre et du gouvernement », affirme-t-elle en entrevue avec Le Manic.
Selon la syndicaliste, Manon Asselin était « une dame ouverte qui avait la Côte-Nord à cœur ». « Elle était facilement accessible, c’était facile d’échanger avec elle », ajoute-t-elle.
C’est Nathalie Castilloux, PDG adjointe, qui prend le relais pour le moment, sous la supervision du PDG du CIUSSS du Saguenay-Lac-Saint-Jean, une décision que dénonce également le SIISNEQ-CSQ.
« Il ne connaît pas nos réalités. Est-ce qu’il va diriger encore comme un grand centre? Avec en plus Santé Québec qui s’en vient, la grande centralisation, on a vraiment peur d’être encore une fois oublié et que les dirigeants ne comprennent pas notre réalité », se désole Mme Ouellet Moreau.
Déception
Pour le SIISNEQ-CSQ, le renvoi de Mme Asselin est décevant. « Le ministre de la Santé est venu, le premier ministre aussi et on n’a pas vu de changement. La seule conclusion de leur visite, c’est qu’ils ont congédié la PDG », s’indigne Karine Ouellet Moreau qui ne croit pas que la faute de la crise santé revient à la PDG.
« Ce n’est pas Mme Asselin qui a mis une loi sur la tarification de la main-d’œuvre indépendante, sans faire de plan sécuritaire. Tout ça part du gouvernement », clame-t-elle.
« Elle dénonçait beaucoup que le gouvernement devait l’aider dans le régime de disparités, ce qu’on dit nous aussi. Peut-être qu’elle parlait trop, qu’elle faisait trop de vagues », poursuit la présidente du SIISNEQ-CSQ qui espère que le prochain président-directeur général sera à l’écoute des réalités de la Côte-Nord.
Une situation toujours précaire
Malgré que la situation dans les installations du CISSS de la Côte-Nord s’est améliorée depuis la fin de la période estivale, plusieurs départements restent précaires, selon Mme Ouellet Moreau.
« C’est moins critique au niveau des urgences de Forestville et des Escoumins. Dernièrement, il y avait les soins intensifs à Baie-Comeau, les centres mère-enfant de Sept-Îles et Baie-Comeau, c’est toujours sur la ligne. Il y avait aussi beaucoup de postes ouverts en dispensaire qui n’ont pas de candidatures. On n’est pas sorti encore de la crise », témoigne-t-elle.
Rappelons que le Syndicat des intervenantes et intervenants de la santé du Nord-Est québécois (SIISNEQ-CSQ) représente 1 250 membres infirmières et infirmiers, infirmières auxiliaires et infirmiers auxiliaires et inhalothérapeutes œuvrant dans trois réseaux répartis dans les régions de la Côte-Nord et du Nord-du-Québec.
Horizon
Horizon, des contenus marketing présentés par et pour nos annonceurs.