Bien qu’il reconnaisse qu’il reste encore beaucoup de travail à faire en santé mentale, le ministre des Services sociaux, Lionel Carmant, assure qu’il est parvenu à renverser la tendance. Il en tient pour preuve la diminution des derniers mois dans les listes d’attente pour avoir accès à des services.
En mai 2024, il y avait 16 605 personnes en attente de recevoir des services en santé mentale, selon le tableau de bord du gouvernement. Trois mois plus tard, ce nombre a diminué à 14 585. Bien que le chiffre reste important, le ministre est confiant qu’il s’agit d’une «tendance» dans la bonne direction.
«Semaine après semaine, on voit la diminution», indique le ministre en entrevue avec La Presse Canadienne dans son bureau à l’Assemblée nationale.
Lionel Carmant soutient que c’est l’ajout de services de sans rendez-vous qui a fait son œuvre. «Le déploiement de cette mesure va nous permettre de continuer de voir une amélioration des listes d’attentes», souligne le ministre.
Il donne l’exemple des aires ouvertes qui sont des ressources pour les jeunes de 12 à 25 ans, à leur famille et à leurs proches et qui offrent différents services de première ligne. Le ministre indique qu’on en retrouve une quarantaine au Québec.
«La stratégie c’est d’ouvrir les portes d’entrée et une fois que la personne frappe à la porte, de s’assurer de l’accompagner vers le bon service», affirme M. Carmant.
La pandémie de COVID-19 a fait augmenter la demande en santé mentale, et bien qu’elle soit derrière nous aujourd’hui, le ministre soutient que ses effets ne se sont pas totalement estompés.
«Les besoins sont encore là. L’augmentation de la demande est encore là. Je dirais que le monde a changé depuis la pandémie. Les gens expriment plus leurs besoins en santé mentale, mais les gens sont plus impatients également», explique le ministre.
Demandeurs d’asile et santé mentale
Le premier ministre François Legault a fait de l’immigration son cheval de bataille et ne cesse de marteler que le gouvernement fédéral doit mieux répartir les demandeurs d’asile dans le reste du Canada. En juin, il avait fait un «certain lien» entre «l’explosion du nombre de demandeurs d’asile» et «l’explosion du nombre d’itinérants et de personnes avec des problèmes de santé mentale».
Questionné lors de l’entrevue à savoir s’il était nécessaire de diminuer le nombre de demandeurs d’asile au Québec pour faire baisser les listes d’attente, le ministre a répondu par la négative. «Pas du tout. On veut améliorer l’accès au service. C’est la priorité et ce n’est pas quelque chose que je prends en compte dans mes décisions», a-t-il assuré.
«C’est sûr que s’il y a moins d’immigrants avec des problèmes de santé mentale, ça va favoriser (la situation)», a ajouté le ministre.
Déficit de 11 milliards $
Lionel Carmant assure également que la volonté de son gouvernement de resserrer les finances publiques après son déficit historique de 11 milliards $ n’aura pas d’impact sur les services en santé mentale.
«La plupart des choses qu’on a faites sont en lien avec une réorganisation des services», a expliqué le ministre. Il donne l’exemple du déploiement du sans rendez-vous dans les CLSC.
Il indique également que des postes sont financés, mais qu’ils tardent à être comblés en raison de la pénurie de main-d’œuvre. «C’est plus un enjeu de ressources humaines que de financement», a dit le ministre.
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