On me demande souvent pourquoi je ne commente plus l’actualité et pourquoi je me tais. La raison en est simple : on tourne en rond. Sur la Côte-Nord, ce sont les problèmes d’accès aux soins de santé et le pont sur la rivière Saguenay. Dans les deux cas, on attend des miracles. Le Québec n’est plus en mesure de faire des miracles parce qu’il est archi endetté.
Mais plus encore au lieu de pavaner devant les caméras de la télévision, ceux et celles qui détiennent les vraies solutions aux vrais problèmes devraient cesser leur tapage égoïstement publicitaire et s’atteler à régler les problèmes. Malheureusement, l’ego pèse souvent plus dans la balance que l’intérêt communautaire. Que ceux et celles qui se sentent visés acceptent de porter ostentatoirement le chapeau.
Au Canada, rien ne va plus. Pierre Poilievre cherche à mettre le gouvernement libéral KO pour profiter de la vague de popularité que lui confèrent les sondages. Le chef du NPD a déchiré une entente qui assurait la stabilité du gouvernement. Opportunisme ou sagesse ! À mon avis, il craint définitivement de sombrer dans le sillage annoncé du naufrage des troupes de Justin Trudeau. Le PM a perdu sa cote de popularité, attribuable à l’usure du pouvoir et à ce qu’on qualifie candidement de sa déconnexion d’avec les vrais problèmes canadiens.
Le chef conservateur a voulu mettre fin au règne de M. Trudeau en déposant une motion de confiance alors que le NPD prenait ses distances d’avec le pouvoir en place. Oh ! Surprise, le premier ministre François Legault a invité le Bloc Québécois à défaire le gouvernement, en donnant une jambette au PQ par la même occasion. Réplique du chef bloquiste : un vote conditionnel à ce que les pensions des aînés de 65 à 74 ans soient indexées de 10 %. Le coût de la facture : trois milliards de dollars par année ! Yves-François Blanchet n’est pas intéressé d’aller en élection alors il cherche à gagner du temps, même au risque de surendetter le Canada. Où est la logique ? On verra ce qu’il adviendra le 29 octobre.
Je ne vous dirai pas ce que je pense du Bloc Québécois. Malgré ses beaux discours voulant qu’il défende les intérêts du Québec, il ne fait que priver la Belle Province et les Québécois de surcroît de la possibilité de prendre leur place au sein du Gouvernement canadien, peu importe la couleur de ce dernier.
Par ailleurs, la prise de position de M. Legault contre les Libéraux n’aide en rien le règlement des difficiles problèmes qui confrontent le Canada et le Québec. Ce n’est pas en se chamaillant que l’on va finir par trouver une solution aux enjeux de l’immigration qui, faut-il en convenir, pèsent très lourdement sur le Québec et sa capacité de remplir le mandat pour lequel il existe : offrir des services de première qualité à tous les citoyens, tout en protégeant ce qu’il y a de plus précieux, notre identité nationale. Actuellement, le Québec ressemble à une barque qui va à la dérive s’il n’intervient pas pour maintenir les acquis obtenus au prix de luttes épiques depuis la création de la colonie française.
Si l’on regarde maintenant du côté américain, où les citoyens seront appelés aux urnes le 5 novembre pour choisir un ou une présidente, les choses ne sont guère plus roses. La formule actuelle semble totalement dépassée alors que le choix du prochain locataire de la Maison-Blanche se fera par la désignation de grands électeurs, de sorte que le « petit électeur » pèse très peu dans la balance. Les États-Unis devraient revoir leurs modes de gouvernance légués par les pères fondateurs. À l’époque, tout cela faisait du sens, mais, aujourd’hui, est-ce encore le cas. Est-ce normal de débattre du droit de posséder des armes alors que les tueries de masse sont courantes chez nos voisins. Bannissons les armes, le temps du Far West est révolu, sauf pour ceux qui empochent des milliards de dollars par année.
Sur la scène internationale, les conflits sont loin de s’apaiser. Après la guerre en Ukraine, voici celle de la bande de Gaza et du Liban. Ces deux conflits divisent le monde et, dans le dernier cas, provoquent des tensions inouïes au sein de la population. On peut sympathiser avec Israël qui a été attaqué par le Hamas d’une manière cruelle, mais la riposte de l’état hébreu semble disproportionnée. Combien d’enfants innocents sont morts jusqu’à maintenant ? Après Gaza, c’est le Liban, puis l’Iran qui s’en même à son tour. Présentement, le monde est assis sur une poudrière et personne ne semble en mesure de désamorcer la crise.
Quand on tourne en rond, difficile de distinguer le nord du sud. Voilà pourquoi je me tais depuis quelques mois. Il me fallait une boussole et j’espère l’avoir retrouvée.