Au cœur de la justice réparatrice
Pauline Voisard, réalisatrice du documentaire « Quand punir ne suffit pas —La justice réparatrice » sera à Baie-Comeau le 7 novembre. Photo courtoisie
Le Kafé-Kibboutz du Cégep de Baie-Comeau accueillera la projection du documentaire Quand punir ne suffit pas – La justice réparatrice le 7 novembre. La réalisatrice Pauline Voisard sera sur place, accompagnée de Luc Simard, médiateur à Équijustice, pour animer une discussion après la projection.
Ce film, qui traite d’un sujet encore méconnu pour bien des Québécois, aborde la justice réparatrice, une approche qui vise à reconstruire les liens entre les victimes et les auteurs d’infractions graves.
« C’était un gros défi de faire ce documentaire-là parce que je ne voulais pas faire les choses à moitié », confie Pauline Voisard, passionnée par son sujet. Dans ce projet de longue haleine, réalisé sur une période de trois ans, elle a cherché à déconstruire plusieurs mythes autour de la justice réparatrice.
« Je voulais défaire beaucoup de préjugés par rapport à la justice réparatrice. On dit que c’est absolument demander pardon, que c’est juste pour des petits cas », explique-t-elle.
Elle insiste également sur le fait que ce processus est volontaire, rigoureusement encadré et qu’il s’applique à des situations de gravité variée, du vol à l’étalage à des crimes beaucoup plus graves comme l’inceste ou le meurtre.
Elle explique que son intérêt pour la justice réparatrice découle d’amitiés avec des médiateurs. « J’ai des amis qui sont médiateurs, donc j’entendais parler un peu de leur travail, de leur approche relationnelle, puis que c’était une façon autre de justice. »
À travers son œuvre, elle veut non seulement informer, mais aussi sensibiliser les spectateurs à cette forme de justice alternative qui gagne du terrain dans le système québécois.
Des témoignages forts et marquants
Le documentaire offre des témoignages poignants, et le processus de sélection des participants n’a pas été facile, selon la réalisatrice. « C’est un travail de confiance », insiste-t-elle.
Elle a voulu montrer que la justice réparatrice peut être appliquée à une grande diversité de situations. « J’ai filmé des cas qui allaient de simples conflits jusqu’à des crimes graves, avec des auteurs en service correctionnel », raconte-t-elle.
Un exemple marquant est celui d’une fille et de l’assassin de son père. La médiation a duré plusieurs années avant que le processus n’aboutisse et que les deux protagonistes ne se rencontrent.
Pour la cinéaste, le défi émotionnel a également été grand. « J’en ai fait beaucoup d’insomnie », admet-elle. L’encadrement des médiateurs l’a beaucoup aidée à traverser les moments de doute.
Malgré les difficultés, Mme Voisard est heureuse du résultat : « C’était intense, mais je suis vraiment contente. Le film a été tourné une trentaine de fois. On l’a retravaillé. On a fait à peu près toutes les régions du Québec. »
Une démarche humaine avant tout
Pauline Voisard veille aussi à protéger l’anonymat des participants. Les lieux sont souvent camouflés pour éviter toute identification. « Je brouillais les pistes, je ne montrais pas forcément les régions où les personnes habitaient pour respecter leur vie privée », mentionne-t-elle.
En parallèle du documentaire, elle a également produit une série de balados pour permettre à ceux qui ne souhaitaient pas apparaître à l’écran de partager leur expérience sous forme audio. Ces témoignages sont disponibles sur Balado Québec et via Equijustice.
Le documentaire Quand punir ne suffit pas est plus qu’une exploration de la justice réparatrice. Il est une invitation à réfléchir sur la manière dont notre société peut guérir les blessures profondes que la simple punition ne suffit parfois pas à apaiser. Les citoyens de Baie-Comeau auront la chance d’en discuter avec Pauline Voisard et Luc Simard lors de la projection-discussion au Cégep.
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