Des conférences gratuites sur le patrimoine de la Côte-Nord

Par Johannie Gaudreault 4:05 PM - 29 octobre 2024
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Le professeur Maxime Gohier discutant avec les étudiants dans les ruines de l’ancienne scierie à Rivière-Pentecôte. Photo archives

Il sera bientôt l’occasion de découvrir le fruit des travaux de recherche sur plusieurs attraits de la Côte-Nord. L’équipe de l’Université d’été en patrimoine, tenue en août, offrira des conférences gratuites sur le patrimoine nord-côtier.

Le grand public pourra assister à ces conférences du 8 au 10 novembre. Elles porteront sur le patrimoine bâti, l’effacement de villages, le patrimoine hydroélectrique et le naufrage de la flotte Walker, entre autres.

Elles seront données par les étudiantes Charlotte Doucet et Geneviève Fontaine et les étudiants Arnaud Boucher et Hubert Lemieux de même que les professeurs en histoire Maxime Gohier et Jean-René Thuot.

Le 8 novembre, les conférences auront lieu à l’Auberge du Nord-Côtier à Rivière-Pentecôte de 18 h à 20 h 45. Le lendemain, c’est le Musée régional de la Côte-Nord à Sept-Îles qui accueillera les conférenciers de 13 h à 15 h 45. Finalement, le 10 novembre, les étudiants se déplaceront au Cégep de Baie-Comeau de 10 h 30 à 14 h 45.

Étudiante au baccalauréat en histoire, Charlotte Doucet est enthousiaste à l’idée de retourner sur la Côte-Nord. « L’occasion de présenter le résultat de mes recherches devant le grand public est assez rare. Je crois qu’il y a une grande curiosité pour l’histoire chez plusieurs personnes et il faut créer des ponts dynamiques entre le milieu universitaire et le grand public afin que les retombées de la recherche puissent bénéficier au plus grand nombre. » 

L’étudiante présentera ses travaux sur une chapelle située à Sept-Îles, dans la réserve innue de Uashat. « Cette bâtisse figure parmi les plus anciens bâtiments de ce secteur de la Côte-Nord. Le cimetière qui lui est associé a été témoin de l’implantation des communautés innues et euro-canadiennes dans la baie de Sept-Îles depuis 177 ans. »

Étudiant à la maîtrise en développement régional et territorial, Arnaud Boucher donnera une conférence sur le village de Labrieville. « Ce village a été fondé au beau milieu de la forêt par Hydro-Québec dans le contexte des chantiers des centrales Bersimis 1 et 2, puis démantelé deux décennies plus tard. C’est, il me semble, un pan oublié de l’histoire, malgré que cette aventure soit un jalon important dans le développement de notre société d’État. Aujourd’hui, il n’en reste plus rien, et il n’y a pas même une plaque commémorative sur place. »

Le fait de donner une conférence sur Labrieville participe au devoir de mémoire et permet de décloisonner le travail universitaire, ajoute le diplômé au baccalauréat en développement des sociétés et territoires. « La recherche et ses résultats ne sont pas faits pour rester en vase clos, et une expérience comme ça contribue à nous le rappeler. Je ne sais pas si des anciens de Labrieville seront présents, mais si c’est le cas, je sais que ça pourrait être une expérience significative pour eux aussi. »

Une première sur la Côte-Nord

Rappelons que c’était la première fois que l’Université d’été en patrimoine était tenue sur la Côte-Nord. « Lors de l’université d’été, nous avons découvert un territoire fantastique pour interpréter et réfléchir le patrimoine à diverses échelles – à la fois locale, régionale et nationale », souligne le professeur Thuot. « Un territoire avec des patrimoines uniques et exemplaires à la fois, portés par des actrices et des acteurs généreux et fiers, animés par une grande soif de partager. La Côte-Nord nous a fait vivre la démesure et l’échelle humaine à la fois, à travers de riches réflexions sur la maritimité, l’autochtonie et l’exploitation industrielle des ressources », ajoute-t-il.

Chose certaine, la Côte-Nord a un grand potentiel patrimonial qui intéresse les responsables de cette université d’été. « Nous planifions de retourner sur la Côte-Nord, notamment en Minganie, qui n’a pu être visitée faute de temps dans cette première édition nord-côtière. Nous avons également de l’intérêt pour l’Île d’Anticosti… », divulgue le professeur Gohier.

« Certains de nos projets de recherche sur la Côte-Nord vont par ailleurs faire en sorte que nous allons y retourner très rapidement. Je pense notamment au projet sur le naufrage de la flotte Walker et à celui sur les villages disparus », conclut-il.