Plafonds d’étudiants étrangers: des universités et des cégeps veulent être exclus
Le ministre de l'Immigration du Québec, Jean-François Roberge, repond à une question des partis d'opposition à l'Assemblée nationale, le 31 octobre 2024. LA PRESSE CANADIENNE/Jacques Boissinot
Alors que les consultations débutent sur le projet 74, qui vise à limiter le nombre d’étudiants étrangers au Québec, des universités et des cégeps font entendre leur voix et demandent d’être purement et simplement exclus de ce plafonnement.
Dans un mémoire conjoint, l’Université Laval, l’Université de Montréal, l’Université McGill et l’Université de Sherbrooke affirment que les «étudiants internationaux universitaires représentent un faible pourcentage de l’immigration temporaire au Québec. Toutefois, leur apport est crucial à plusieurs chapitres».
«Par leur présence, ils permettent à nos programmes de maîtrise et de doctorat de répondre aux besoins de main-d’œuvre hautement qualifiée et de développer la capacité d’innovation du Québec», écrit-on dans leur mémoire.
«Nous partageons les objectifs du gouvernement de protéger le français, sélectionner les étudiants internationaux à partir de critères rigoureux, puis sévir contre les institutions qui ne respectent pas les règles. Toutefois, nous sommes d’avis que, dans ses efforts pour atteindre cet objectif, le gouvernement erre en faisant le choix de pénaliser les universités et en risquant d’affaiblir considérablement l’attractivité du Québec auprès des étudiants internationaux», poursuit-on.
Il y a quelques semaines, le ministre de l’Immigration, Jean-François Roberge, a déposé un projet de loi qui vise à limiter le nombre d’étudiants étrangers au Québec.
Il y en a actuellement 120 000 sur le territoire de la province et «c’est trop», selon le ministre. La pièce législative prévoit aussi une répartition des étudiants étrangers en fonction de plusieurs critères, les régions, les ordres d’enseignement, les établissements ou encore les programmes.
L’Université du Québec demande aussi que les universités soient exclues du plafonnement.
«Une intervention précise en fonction des paramètres proposés risquerait de brimer la capacité de gestion des universités et l’autonomie universitaire au sens large, notamment en ce qui a trait à la recherche et à la création ainsi qu’au développement des programmes et aux conditions auxquelles les personnes étudiantes doivent répondre pour y avoir accès», indique-t-on dans un mémoire.
Même son de cloche du côté de la Fédération des cégeps qui demande également que les institutions qu’elle représente soient exemptées «de tout plafond réduisant le nombre d’étudiantes et d’étudiants internationaux et obtiennent l’assurance de pouvoir poursuivre leur mission d’accessibilité et de contribution à la collectivité».
La fédération dit avoir une «grande inquiétude concernant une possible centralisation du pouvoir décisionnel».
Le gouvernement souhaite que son projet de loi soit adopté avant Noël afin de pouvoir commencer à agir dès septembre 2025.
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