Survivant d’un cancer colorectal, Raphaël Picard, ex-chef de Pessamit, dévoile Nutshimit : Vers Uinipekuet et l’égarement, le dernier tome d’une trilogie où les traditions dialoguent avec l’intemporalité.
Le lancement officiel du livre s’est fait au Centre communautaire Ka Mamuitunanut à Pessamit, le 29 octobre.
Pour Raphaël Picard, la sortie de ce troisième tome représente la « finalisation d’un projet » parsemé d’embûches et d’épreuves difficiles.
« J’avais un plan de le sortir en début 2023 », partage l’écrivain. « Je l’ai écrit jusqu’à ce que j’ai eu le diagnostic de cancer. »
La maladie n’était malheureusement pas le seul obstacle qui s’est interposé entre lui et l’achèvement de son œuvre.
« En plus, j’ai perdu ma femme le 24 mai. Ce sont deux épreuves extrêmement lourdes que j’ai vécues en même temps. »
Raphaël Picard s’est chargé lui-même de l’édition de ce dernier roman. Avec les traitements de chimiothérapie qu’il encourait, ce processus devenait difficile à réaliser seul. Ce n’est qu’après son opération, en mai dernier, qu’il a pu résumer la finition et la relecture du manuscrit.
Descente vers le fleuve
La trilogie de Nutshimit aborde le cycle annuel des déplacements des Innus, décliné en trois grandes périodes.
Si le premier tome, Vers l’intérieur des terres et des esprits, représente la montée vers le territoire, et que le second, Le blanc des perdrix et des périls, aborde son occupation et sa fréquentation, le dernier, lui, raconte la descente vers le fleuve.
« Dans la descente, on ne chasse presque pas. On est en euphorie de descente. La saison de chasse et de subsistance est finie », explique M. Picard.
Or, pendant l’aventure, l’un des personnages est profondément affecté par le décès de sa femme, lors de l’accouchement. Un contrepoint poignant à l’ambiance qui devait normalement être teintée d’espoir.
« C’est ce qui fait en sorte que l’on vient jouer avec cette perspective d’inconfort », partage M. Picard.
Des enjeux modernes
Même si les événements du récit se situent quelque part au début du 19e siècle, plusieurs sujets intemporels viennent colorer l’histoire.
La santé mentale occupe une part importante de la trame narrative. Les symptômes liés au deuil du personnage sont clairement exposés.
La question des échanges économiques est également évoquée.
« Avant ça, c’était le troque, l’échange de produits pour de la fourrure. Maintenant, ils intègrent de nouveaux éléments, notamment l’argent », précise l’écrivain.
Les interactions et relations entre les autochtones et les allochtones sont également abordés. Sept visiteurs venus d’ailleurs viennent occuper le site d’été des familles de l’histoire, réclamant leurs terres « d’un droit divin et civil ».
Raphaël Picard sera de passage au Salon du livre des Premières Nations à Québec, du 14 au 17 novembre. Les lecteurs pourront s’y procurer un exemplaire de Nutshimit : Vers Uinipekuet et l’égarement.
L’auteur invite les intéressés à le contacter directement via les réseaux sociaux, pour acheter un exemplaire du livre.
Quelques exemplaires seront également disponibles à la Maison du Bouquineur, à Sept-Îles, au cours des prochaines semaines.
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