Mario Cyr : fascination au large de Sept-Îles 

Par Emelie Bernier 11:58 AM - 18 novembre 2024 Initiative de journalisme local
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Les images captées par Mario Cyr seront utilisées pour l'un ou l'autre de ses multiples projets. Photo Jacques Gélineau

Originaire des Iles de la Madeleine où il a toujours son camp de base, le plongeur Mario Cyr est reconnu internationalement pour ses images stupéfiantes du monde sous-marin. Il s’aventure ces jours-ci sur et sous les eaux au large de Sept-Îles. Ce qu’il voit l’éblouit. 

« Dimanche, on a vu sur une quinzaine de baleines. Je ne pensais jamais qu’il y avait autant de vie à ce temps-ci de l’année ! Je trouve ça extraordinaire », s’emballe le plongeur-caméraman-photographe-auteur au bout du fil.

Il a déjà plongé avec ces immenses mammifères au Mexique, en Antarctique et au Québec, mais jamais au large de Sept-Îles. « Ce sera une première fois aujourd’hui lundi, si les baleines viennent nous voir ! »

Mario Cyr (à gauche) à bord du zodiac de Jacques Gélineau (derrière) au large de Sept-Îles. Courtoisie

C’est Jacques Gélineau qui lui a lancé l’invitation. Il agit à titre de capitaine pour les expéditions septiliennes de M. Cyr et de sa collègue et conjointe Stéphanie. 

La présence des mammifères marins à cette date n’est pas inusitée. « Ça arrive assez fréquemment qu’il y en ait jusqu’au mois de décembre. Il y aurait même des bleues qui passent l’année ici, semble-t-il. Ces sorties tardives sont importantes, car elles permettent de documenter leur présence », indique M. Cyr.

Une aire protégée ? Un « must » !

Ils naviguent dans ce qui pourrait devenir une nouvelle aire marine protégée, un « must » selon Mario Cyr. 

« C’est sûr qu’il faut protéger ça. Et ça ne veut pas dire interdire les bateaux, la pêche, mais juste de bien coordonner ça pour donner le plus de chance possible aux animaux. Je trouve que l’aire marine protégée est une excellente idée,  je dirais même que c’est quasiment une obligation. »

Celui qui rentre tout juste d’un séjour professionnel en Afrique du Sud et qui a plongé à peu près partout dans le monde ne connaît que trop bien les risques qui guettent le monde sous-marin. 

« Il y a beaucoup d’endroits sur la planète où on dit “on avait tant d’animaux, de requins, de baleines… Et ils ne sont plus là ! C’est une richesse tellement incroyable qu’il faut protéger et vous avez quelque chose sur la Côte-Nord de très très rare, qui n’existe pas beaucoup ailleurs”, lance-t-il.

Une aire marine protégée serait un moyen pour s’assurer que le foisonnant fleuve Saint-Laurent ne devienne pas à son tour un triste désert.

“Les industriels doivent comprendre qu’ils ne peuvent pas faire n’importe quoi. On ne peut pas arrêter l’économique, mais il faut le faire dans le respect de la nature. Une aire protégée, ça donne des outils, pour plus de protection”, conclut M. Cyr.