La vie de Albéric Proulx s’est fait voler par deux assaillants dans la nuit du 23 novembre 1974. 50 ans plus tard, deux de ses enfants se souviennent du jour où leur père a été assassiné froidement dans son taxi et veulent honorer sa mémoire.
Homme droit, ne se livrant pas à l’illégalité selon ses enfants, Albéric Proulx serait mort pour quelques dollars.
« Il avait 46 $ à l’avant de son taxi, mais ce qu’ils (les agresseurs) ignoraient, c’est que mon père avait 526 $ dans sa poche arrière », racontent les frères Normand et Mario Proulx. D’ailleurs, le corps de M. Proulx a été retrouvé dans un ravin du 2e rang à Chute-aux-Outardes à environ 1 000 pieds de la route 138.
« Il n’y a pas une journée où je n’y pense pas », dévoile Mario Proulx qui avait 17 ans lors du meurtre de son père. Aujourd’hui, âgé de 67 ans, il dit rester sans réponses. « C’était assez terrible comme nouvelle », se souvient-il. Il était avec sa mère lorsque les policiers lui ont annoncé le décès.
Pour sa part, Normand Proulx, souhaite que la mort tragique de son paternel ne soit pas oubliée. Il désire honorer sa mémoire. « C’est jeune en maudit mourir à 49 ans », lance l’homme aujourd’hui âgé de 70 ans.
Père de cinq enfants âgés de 12 à 20 ans, Albéric Proulx était chauffeur de taxi de la compagnie Deluxe qui couvrait Baie-Comeau et les environs depuis un peu plus de deux ans. Cette nouvelle carrière l’enchantait au plus haut point, selon ses fils. « Il aimait tellement ça », disent-ils.
Un meurtre crapuleux
Une histoire de meurtre en 1974 sur la Côte-Nord, c’était plutôt rare, même impossible aux yeux de la population. Pourtant, le 23 novembre cette année-là, Albéric Proulx est décédé à bord de son taxi de trois balles derrière la tête.
Celui qui avait fait monter trois passagers après minuit a fait un arrêt au café Nicole qui était à l’époque au coin de Vallilée et du Bassin à Chute-aux-Outardes. Cette demande venait d’un passager qui voulait se sortir de ce plan criminel, selon ce que divulgue Mario Proulx.
À quelques pieds de cet endroit, le second passager aurait demandé au chauffeur de s’arrêter pour sortir uriner. Finalement, quelques minutes plus tard, le Baie-Comois a été tué à bout portant. Les deux criminels ont pris son corps et l’ont laissé dans un ravin pour s’enfuir avec le taxi. Leur trajet n’aurait duré qu’à peine un kilomètre et ils auraient pris la fuite à pied.
Quatre ans avant de les retrouver
Le meurtrier âgé de 20 ans et le complice qui, à l’époque, avait 17 ans n’ont pas été retrouvés tout de suite. Les enquêteurs ont mis des années pour élucider cette histoire et, quatre ans plus tard, on a pu procéder à leur arrestation.
Les frères Proulx n’ont pas souhaité assister au procès des deux coupables. Selon leurs mémoires, le tireur aurait purgé plus de 10 ans de détention et le mineur aurait reçu une sentence de 16 mois en maison de transition.
Les criminels natifs de Hauterive et Pointe-Lebel n’auraient jamais demandé pardon à la famille par la suite. Du côté des Proulx, ils n’ont pas considéré entrer en contact avec eux pour obtenir des réponses.
Normand Proulx a même raconté au Manic avoir aperçu le complice sur le tableau des chauffeurs de taxi de Hauterive comme étant un collègue il y a quelques années. Surpris et encore bouillant de rage de ce tragique événement, il avait exigé que l’homme cesse ses services sur le champ, ce qui s’était rapidement produit.
Chauffeur de taxi de père en fils
Normand Proulx a commencé à conduire un taxi au même moment que son père en 1972. D’ailleurs, une semaine avant le meurtre, celui-ci avait offert à son père de le remplacer pour qu’il puisse avoir une fin de semaine de congé.
Finalement, la vie en a décidé autrement et l’impardonnable s’est déroulé.
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