Une nouvelle directrice pour une nouvelle vision

Par Charlotte Vuillemin 10:37 AM - 26 novembre 2024
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Sylvie Pouliot a formé des centaines de jeunes artistes et dirigé des productions qui ont rayonné à l'international.  Photo Charlotte Vuillemin

Depuis le 6 novembre, le Centre des arts de Baie-Comeau accueille une nouvelle directrice générale et artistique en la personne de Sylvie Pouliot. Originaire de Chambly et riche d’une carrière marquée par l’entrepreneuriat culturel et l’innovation, elle arrive avec une vision audacieuse et des projets ambitieux.

Un parcours riche et diversifié

Sylvie Pouliot n’est pas étrangère au milieu artistique. Comédienne, metteuse en scène, entrepreneure culturelle et gestionnaire, elle a occupé divers postes dans des théâtres réputés et dirigé sa propre école de théâtre pendant 20 ans.

« Pendant 15 ans, on allait représenter Québec-Canada à l’étranger. Je faisais 9 mises en scène par semaine, avec 90 élèves. C’était intense, mais passionnant », raconte-t-elle.

Sa carrière l’a menée à collaborer avec des figures de renom comme Ariane Mnouchkine au Théâtre du Soleil, une expérience marquante qui a renforcé sa volonté de créer et de partager. Plus récemment, elle a travaillé pour des théâtres tels que Les Écuries et le Théâtre Bluff, avant de faire le grand saut vers Baie-Comeau.

Cette riche carrière lui a permis de développer une compréhension approfondie des enjeux des artistes, des producteurs et des diffuseurs. Une expertise précieuse qu’elle entend mettre à profit pour le Centre des arts.

À son arrivée, Sylvie Pouliot a été frappée par les défis financiers et organisationnels du secteur culturel. Ayant travaillé des deux côtés de la scène, elle comprend les difficultés des artistes et des diffuseurs.

« Ce qui est drôle, c’est qu’avant, avec les compagnies, j’étais à l’autre côté. Et là, je suis rendue de l’autre bord. J’ai une vision qui est vraiment globale », explique la comédienne. Pour elle, il est crucial de créer un espace qui attire toutes les générations et revitalise le secteur de l’art à Baie-Comeau.

Une vision audacieuse vers l’avenir

Sylvie Pouliot souhaite insuffler un vent de fraîcheur au Centre des arts. Elle envisage une programmation diversifiée et audacieuse. « Je vais toujours ajouter un petit côté de ce qui se fait à Montréal, Québec, comme création, même en danse et tout », informe-t-elle.

Elle aimerait également mettre en place des partenariats avec des artistes locaux et offrir des opportunités à la relève. 

Une autre priorité est de rendre le Centre plus accessible et convivial à tous. « J’ai l’impression que ce lieu-là, c’est une grosse bâtisse, puis qu’il y en a qui ne sont jamais venus. Je veux transformer le café, enlever ces bancs, ces chaises-là et mettre des banquettes avec des coussins, des tables hautes, un peu de spots, de musique », exprime la metteuse en scène.

L’espace extérieur, selon elle, est sous-exploité surtout durant la période estivale. « Puis l’été aussi, utiliser un peu plus l’espace extérieur, faire brasser une bière à notre nom, que les gens arrivent en moto ou quoi. L’été ici, c’est plein de touristes puis on a un parc à côté, alors j’ai dit une petite Comedia Del Arte là », dévoile Sylvie Pouliot.

Un défi qui ne l’effraie pas

Malgré l’absence d’une passation formelle pour son nouveau poste, Sylvie Pouliot se sent sereine.

« Je ne suis pas stressée ni angoissée, malgré l’ampleur du poste. Le bateau n’a pas coulé. Je ne rentre pas non plus dans un truc qui est à la dérive. Marielle-Dominique Jobin a fait une super belle job toutes ces années-là. Elle est très méthodique. Maintenant moi, je vais emmener ma propre couleur là-dedans, mettre mon énergie », précise-t-elle.

Pour cette nouvelle directrice, le défi est autant artistique qu’humain.

« J’avais le goût de revenir vers la nature chaque fin de semaine, chaque moment où je pouvais, je grimpais la montagne, tout le temps. J’avais besoin de concilier les deux. Mais je ne voulais pas lâcher la culture. Je me disais que je voulais trouver un poste qui m’offre la culture et la nature, et voilà. C’est apparu soudainement, comme par magie. C’est comme si quelqu’un avait pris une baguette magique, et m’avait dit : “Sylvie, maintenant c’est ton tour !” », conclut-elle.