Dubé dépose un projet de loi pour forcer les nouveaux médecins à pratiquer au public

Par Caroline Plante, La Presse Canadienne 4:50 PM - 3 décembre 2024
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Le ministre de la Santé, Christian Dubé, à gauche, discute avec le premier ministre François Legault au Salon rouge le 5 novembre 2024. LA PRESSE CANADIENNE/Jacques Boissinot

Les nouveaux médecins formés dans les universités québécoises devront passer les cinq premières années de leur pratique dans le réseau public.

Ceux qui voudraient aller pratiquer au privé, dans une autre province ou ailleurs dans le monde dès la fin de leurs études au Québec, s’exposeront à des amendes pouvant atteindre 200 000 $ par jour.

Le ministre de la Santé, Christian Dubé, a présenté mardi le projet de loi 83, «Loi favorisant l’exercice de la médecine au sein du réseau public de la santé et des services sociaux». 

Il avait déjà fait part de ses intentions de légiférer en la matière, disant observer une tendance à la hausse des médecins qui quittent vers le réseau privé; le nombre de médecins travaillant exclusivement au privé a augmenté de 70 % depuis 2020.

M. Dubé a rappelé que la formation d’un médecin coûte entre 435 000 $ et 790 000 $ en incluant la résidence. Selon lui, puisque l’État finance la formation des médecins au Québec, la population est en droit d’avoir accès aux soins pour lesquels elle paie.

Au début du mois, le Collège des médecins avait énoncé ses propres principes concernant le privé en santé, dans lesquels il demandait notamment que «l’expansion du secteur privé en santé soit suspendue immédiatement».

Mardi, tous les partis d’opposition se sont dits favorables au projet de loi. «On voit ça d’un bon œil», a déclaré le porte-parole libéral en santé, André Fortin. «On va le regarder avec une très belle ouverture», a ajouté Guillaume Cliche-Rivard, de Québec solidaire.

«C’est une question contractuelle, selon le député péquiste Joël Arseneau. On vous paie une partie de vos études. En échange, vous avez des comptes à rendre. Vous avez donc des années de service à offrir.»

Déposé en toute fin de session, le projet de loi de Christian Dubé ne sera pas étudié avant la fin janvier 2025.