Tout faire pour le canari des mers
La dernière année a été marquée par la récupération de 17 carcasses de bélugas, dont une majorité de femelles. Photo Réseau québécois d'urgences pour les mammifères marins
Le bruit sous-marin et le dérangement anthropique, la réduction de l’abondance, la disponibilité et la qualité des proies, les contaminants et les déversements accidentels de produits toxiques, les collisions et les empêtrements, la dégradation de l’habitat et certaines menaces biologiques… Les périls qui menacent la population de bélugas de l’estuaire du Saint-Laurent pullulent.
Le ministère des Pêches et Océans (MPO) accouche d’un plan d’action ambitieux. Le but ? Réduire les impacts des menaces qui pèsent contre le « canari des mers » et, ultimement, l’extraire du giron des espèces en péril.
Parmi les 47 actions du plan qui fait présentement l’objet d’une consultation à l’échelle nationale, 8 sont nouvelles et contribueront, souhaite-t-on, à réduire les impacts des menaces qui pèsent contre le « canari des mers ».
L’agrandissement du parc marin Saguenay-Saint-Laurent, dans la mire des deux paliers de gouvernement, correspond à la mesure 31 du plan, soit poursuivre la mise en place d’aires protégées.
« MPO et Parcs Canada collaborent tous les deux en coordonnant leur mandat respectif », indique Charline Le Mer, biologiste principale à la gestion des espèces en péril au MPO.
La réduction du bruit sous-marin dans l’aire de répartition du béluga est peut-être la grande absente du plan, mais cette donnée s’explique. « Le plan d’action pour réduire la menace du bruit sous-marin est déjà en cours », précise Mme Le Mer.
Le présent plan d’action a été élaboré en collaboration avec différentes instances gouvernementales et autochtones, ainsi qu’avec des partenaires issus d’organisations non gouvernementales, du milieu académique et du secteur de la navigation, par exemple. Tous sont invités à commenter le plan d’action, de même que les citoyens que le sujet intéresse.
« C’est la dernière étape de consultation. On souhaite recueillir les commentaires avant de le finaliser dans le registre », rappelle la biologiste.
En 2022, la population de bélugas du Saint-Laurent était estimée à 1 850 individus, dans un intervalle de 1630 à 2180.
Depuis quelques années, un nombre anormalement élevé de mères gestantes sont décédées pendant la mise bas. De nombreux nouveau-nés ne survivent pas. Les chiffres de 2024 ne sont pas encore compilés, mais la tendance semble se maintenir.
Dans ce contexte, la cible de rétablissement à 7 000 individus d’ici 2180 est-elle réaliste ?
« La cible est basée sur une modélisation. Elle suppose que les conditions du Saint-Laurent restent stables. Des facteurs comme les changements climatiques vont ajouter des défis supplémentaires. Cet objectif représente un scénario idéal, mais il doit être interprété. Il est toutefois certain que toutes les mesures concrètes qui vont viser à réduire les menaces importantes vont aider le béluga du Saint-Laurent », ajoute Charline Le Mer.
La période de consultation se termine le 27 janvier. « On invite toute la population à faire ses commentaires », conclut Mme Le Mer. La publication finale du plan est prévue au cours de l’année 2025 pour une mise en œuvre subséquente.
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