Action-Chômage Côte-Nord tient son bout

Par Johannie Gaudreault 11:09 AM - 18 décembre 2024
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Action-Chômage Côte-Nord a dénoncé une fois de plus le Trou noir qui guette les travailleurs de l'industrie saisonnière. Photo Johannie Gaudreault

Même si l’assurance-emploi n’a rien obtenu dans l’énoncé économique du 16 décembre, Action-Chômage Côte-Nord ne baisse pas les bras. Au contraire, l’organisme continue à se mobiliser pour que les travailleurs de l’industrie saisonnière survivent financièrement à l’hiver. 

Le 18 décembre, Action-Chômage et ses militants ont tenu une action de visibilité devant le bureau de Service Canada au centre commercial de Forestville. Ils ont décoré un sapin aux couleurs du Trou noir pour « dire à M. Trudeau qu’on ne lâcherait pas », clame la directrice générale Line Sirois.

« C’est bien dommage, on n’a rien eu à l’énoncé économique, mais nous ce qu’on veut, ce sont des changements pour l’industrie saisonnière, pour nos travailleurs. On veut que ces gens-là mangent l’hiver, qu’ils n’arrivent pas au printemps et qu’ils se ramassent avec un Trou noir et un endettement. C’est assez. Le message, c’est qu’on ne lâchera pas », lance-t-elle. 

La période sans prestation d’assurance-emploi débutera tôt cette saison pour plusieurs travailleurs de la région. À Baie-Trinité et Godbout, les versements se termineront en janvier. À Tadoussac, le Trou noir surviendra en février. À Forestville, certains sont plus chanceux et réussiront à s’en sortir sans perte de revenus. L’anxiété demeure toutefois présente, selon Mme Sirois.

Les chômeurs peuvent compter sur un projet pilote qui leur ajoute cinq semaines de prestation jusqu’en 2026. « Ce qu’on aurait voulu, c’est qu’il soit permanent et qu’il soit pour l’ensemble des travailleurs de l’industrie saisonnière, ce qui n’est pas le cas. Si tu n’es pas un ancien, tu n’as pas le droit à ces 5 semaines-là », se désole la directrice générale. 

Encore de l’espoir

Action-Chômage Côte-Nord ne perd pas espoir de voir une de ses demandes se réaliser dans le prochain budget fédéral, qui sera le dernier avant la campagne électorale. 

« On a fait tout ce qui était en notre possible de faire pour que le gouvernement comprenne qu’on a des besoins particuliers en région et que ce n’est pas normal qu’à Toronto, ça prend moins d’heures pour se qualifier qu’à Forestville. C’est inacceptable et on va continuer à taper sur ce clou-là tant et aussi longtemps qu’on n’aura pas quelque chose », fait savoir Line Sirois.

Cette dernière ne se réjouit pas des dernières frasques du premier ministre Justin Trudeau. Pour l’assurance-emploi, l’avenir est « inquiétant » si les Conservateurs sont élus aux prochaines élections. « Si on se réfère à ce qui s’est passé dans le passé, oui on se demande ce qui va arriver avec le programme du filet de sécurité sociale. On ne sait pas trop », commente la porte-parole.

Si elle n’avait qu’un souhaite à demander pour améliorer le programme d’assurance-emploi, Mme Sirois ciblerait l’accessibilité. En ce moment, il faut 700 heures pour se qualifier à l’assurance-emploi sur la Côte-Nord. Elle souhaiterait que ce nombre diminue à 420 afin de la rendre plus accessible à tous. 

Les militants ont décoré un sapin aux couleurs du Trou noir devant Service Canada à Forestville. Photo Johannie Gaudreault