Des tombes menacées par l’érosion à Rivière-Saint-Jean

Par Emelie Bernier 2:30 PM - 18 décembre 2024 Initiative de journalisme local
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les conditions climatiques et les grandes marées accélèrent l'érosion dans le secteur du "champ des Robin". Photo courtoisie

La marche irréversible de l’érosion se poursuit à Rivière-Saint-Jean où deux sépultures sont menacées. La municipalité travaille depuis 4 ans à faire exhumer les corps, mais la procédure est complexe. Devant l’urgence, la mairesse Josée Brunet redouble d’ardeur.

La situation n’est pas nouvelle, mais depuis quelques jours, de vastes portions de crans se sont affaissées à quelques pieds des deux pierres tombales du secteur dit du « champ des Robin ».

Y sont enterrés MM Rossignol et Chambers. Le premier est un vétéran de profession de foi protestante. 

« M. Rossignol doit être exhumé par le Commonwealth, qui gère les sépultures des vétérans. Selon des études qui ont été faites, ils avaient jusqu’en 2028 pour exhumer le corps, mais on les a relancé cet été en leur disant que ça pressait et que l’échéancier était raccourci. On est en communication directe avec eux et là, on lève le drapeau rouge parce qu’il y a urgence d’agir », indique la mairesse de Rivière-Saint-Jean Josée Brunet. 

Il n’y a que deux tombes sur le site. « M. Rossignol est décédé lors de la Première Guerre mondiale, il était protestant et il a eu l’autorisation par M. Robinson, à qui appartenait le terrain à l’époque, d’être enterré là.  Le second corps est celui d’un dénommé Chambers, également protestant, qui était dans la marine. On a eu des communications avec la nièce de M. Rossignol et elle a fait les démarches pour que le Commonwealth reconnaisse son oncle comme vétéran, ce qui a été fait. »

L’exhumation d’un vétéran n’est pas chose simple. « Pour faire une exhumation, ça prend un jugement de la cour supérieure. Dans le cas des vétérans, un vétéran du même grade que le défunt doit être sur place. Maintenant, le terrain nous appartient alors on est en train de regarder au niveau légal ce qui peut être fait », explique Mme Brunet.

Mais le temps presse puisque les récentes grandes marées, associées au fait que le sol n’est pas encore gelé, ont mis à mal la falaise. « Une prochaine tempête et ça pourrait partir », affirme la mairesse.

Josée Brunet insiste d’ailleurs pour demander aux citoyens de ne pas se rendre sur le site. « Ce n’est pas sécuritaire », martèle-t-elle. 

Deux vidéos captées à moins d’une semaine d’intervalle par le vidéaste amateur Dany Vibert témoignent avec éloquence de la situation. Selon l’auteur des vidéos, la distance entre les premières tombes et la falaise s’est réduite de 30 à 15 pieds dans cet intervalle de temps. 

Sur la page Facebook Activités — Rivière-Saint-Jean, où les vidéos ont été relayées, de nombreux citoyens s’inquiètent du sort des pierres tombales et des restes humains.

La mairesse partage cette préoccupation. « On a à cœur que les sépultures soient respectées, c’est un dossier qu’on talonne depuis plusieurs années. Il y a beaucoup d’intervenants impliqués et ce n’est vraiment pas simple », conclut-elle.

Pour voir les vidéos tournés par Dany Vibert, cliquez ici et ici.