Un Noël pas comme les autres pour les commerçants
Philippe Tremblay et Annebel Lestage de Naturellement Moi Cosmétique, une entreprise de Baie-Trinié, au Marché de Noël Manicouagan 2024, à Baie-Comeau. Photo Karianne Nepton-Philippe
Tous frais sortis de la pandémie de COVID-19, les commerçants se heurtent maintenant à un autre irritant, la grève de Postes Canada. Malgré certains problèmes d’approvisionnement et un coût de la vie qui n’arrête pas de grimper, les entrepreneurs de chez nous notent qu’il est cependant facile de vendre le local à la population.
Pas facile de tirer son épingle du jeu en pleine grève de Postes Canada, qui paralyse une partie de la livraison de courrier et de produits au Canada juste avant le temps des Fêtes.
Que ce soit pour remplir leurs tablettes ou acquérir des matières premières, la grève a un impact sur les entrées et les sorties de produits en commerce.
Certains commerçants ont carrément abandonné Postes Canada en raison de sa lenteur d’opération. Annabel Lesage de Naturellement Moi cosmétiques à Baie-Trinité indique qu’elle ne commande plus rien avec la société d’État « parce que c’est trop lent ».
« C’est surtout au niveau de Amazon, non seulement c’est la facilité d’avoir une diversité de choix. On reçoit les choses vraiment rapidement », indique-t-elle.
Difficile à rentrer
Moïra Deschênes de la Boutique & Institut Sublime du Nord aux Escoumins n’avait pas de boule de cristal, mais a heureusement rempli ses tablettes à temps. « Nos transporteurs se sont adaptés, mais il y a quand même quelques produits qui ne nous avons pas reçus encore », révèle la propriétaire.
Par contre, moins de chance du côté des commandes de sa boutique en ligne dont une partie a dû être remboursée.
« J’ai des commandes en ligne de l’extérieur qui sont rentrées et qui ne seront pas traitées. J’essaie de m’ouvrir un compte avec Purolator, mais ils ne répondent pas, car ils sont trop dans le jus », se désole-t-elle.
Même chose à la boutique cadeau et savonnerie C’est plus que des bulles aux Escoumins, où compléter à 100 % les tablettes est un projet pour une autre année.
« Il y a des délais. Impossible de commander quoi que ce soit pour avant Noël, on oublie ça », mentionne Manon Roussel, copropriétaire de la boutique.
Noël économe
Au-delà des difficultés d’approvisionnement, il y a la population qui se retrouve nez à nez avec un coût de la vie qui est de plus en plus cher. Les commerçants rencontrés ont tous remarqué que les gens ont moins d’argent à dépenser, et tous s’entendent pour dire que « ça se voit ».
« On voit que les gens font plus attention à ce qu’ils achètent », indique Moïra Deschênes. L’entrepreneure fait savoir que les items à rabais se sont vendus comme des petits pains chauds durant le Vendredi fou, et mentionne un nouveau record comme preuve.
« Même si les gens semblent avoir moins d’argent pour les cadeaux, le Vendredi fou de cette année a été mon record en 10 ans », ajoute-t-elle.
Chez Naturellement Moi cosmétiques, on note également qu’il y a une « petite baisse » durant l’année d’affaires en termes de ventes. « En fait, ça change pour les portefeuilles des gens. Ils veulent acheter, ils sont contents, mais ils achètent moins », explique la propriétaire. « Donc, on doit s’ajuster, que ce soit avec les prix ou les quantités », termine-t-elle.
Notes positives
S’il y a toutefois une chose sur laquelle tous les commerçants s’entendent, c’est bien que c’est assez facile de vendre québécois en boutique ou en ligne. « Je vois que les gens sont quand même très réceptifs à acheter local, même si l’économie est plus difficile », souligne pour sa part Annabel Lestage.
Moïra Deschênes et Manon Roussel font savoir que pour leur part leurs clients tendent à « rechercher » les produits québécois de plus en plus.
Du côté de la Microbrasserie Saint-Pancrace, le représentant des ventes Côte-Nord Patrick Pelletier sent qu’il y a eu un support et un soutien de la communauté présente « depuis le jour 1 ».
« On sent que les gens en vivent aussi, pas juste chez nous, mais chez la Distillerie Vent du Nord, Québec North Shore, à la Ferme Manicouagan », énumère-t-il.
« Les gens veulent acheter le local. Maintenant, c’est l’enjeu de rendre le produit disponible puis attrayant, puis avoir le meilleur prix possible. Mais les gens sont là, ils veulent consommer local », ajoute le représentant.
Que ce soit en produit à consommer dès maintenant ou dans le futur, pensez à vos commerçants… et passez en boutique !
Horizon
Horizon, des contenus marketing présentés par et pour nos annonceurs.