Le 2 juin 2024, la vie d’un Nord-Côtier a chaviré. Victime d’un bris mécanique sur sa voiture, sa moelle épinière a été sectionnée. Il est devenu tétraplégique lors du violent impact. À l’âge de 45 ans, Raphaël Gagné commence cette nouvelle vie et peut compter sur son précieux clan.
« J’ai su que j’avais deux vies et je suis convaincu que ma deuxième sera plus belle que ma première », lance Raphaël Gagné auprès de sa conjointe Karolann Tremblay Guimond.
Complices tous les deux, ils se disent à voix haute qu’ils sont chanceux d’être dans la vie l’un et de l’autre.
Même si leur relation est encore récente, le couple est resté uni depuis l’incident de M. Gagné. Ils ont d’ailleurs échangé leurs premiers « je t’aime » aux soins intensifs.
Devoir accepter les deuils du quotidien
Ce garagiste de métier était actif, autonome en plus d’être le premier à aider les gens autour de lui. Aujourd’hui, c’est à son tour de devoir demander l’aide de ses proches en lien avec sa nouvelle condition.
Raphaël Gagné ne s’en cache pas, il doit faire une panoplie de deuils, et ce, chaque jour depuis son réveil à l’hôpital l’Enfant-Jésus.
En plus de la sensation de son torse aux pieds, sa maison, son métier, sa ville des 20 dernières années, la proximité avec ses amis et son voisinage font maintenant partie de son passé.
« J’aime le monde, j’aime ça quand ça bouge », explique-t-il. Ce rythme, il pouvait le vivre avant son accident et même lors de son rétablissement au Centre de réadaptation François-Charron.
Sociable et positif, le quadragénaire était entouré de beaucoup de gens, rencontrait plusieurs personnes et allait encourager ceux qui, comme lui, ont dû passer du temps en réadaptation après un accident.
Allant toujours au bout des exercices qu’on lui demandait de faire, il ne dément pas qu’il pouvait avoir des journées un peu plus sous le signe du découragement.
« Je demandais au personnel de m’avertir quand une personne dans une condition pire que la mienne arriverait », se souvient-il. Il cherchait des façons de garder le cap de la positivité et croyait que s’il se comparait à certains cas, il pourrait se consoler.
« Finalement, personne n’était pire que moi », exprime-t-il en riant. Résilient, Raphaël est resté fidèle à lui-même et a continué à travailler sur sa réadaptation et à voir le positif que la vie pouvait lui offrir.
Sa précieuse relation avec son garçon de 11 ans et le début de vie avec sa conjointe en étaient de bons exemples sur lesquels s’accrocher. « Il n’était pas mort, je lui ai dit que la vie n’était pas finie, qu’on allait la poursuivre et l’embellir », raconte sa conjointe.
Devenir un modèle de courage
« En plus d’avoir démontré beaucoup de détermination dès le départ, le personnel du Centre de réadaptation François-Charron voulait l’inviter à venir parler avec les patients », raconte Mme Tremblay Guimond. Sa bonne humeur, sa vision et sa force étaient devenues un exemple pour tout le monde.
Le désir d’être en contact avec les personnes vivant en fauteuil roulant s’est poursuivi et il souhaite aujourd’hui trouver des pistes de solutions pour faciliter leurs réalités.
Cette petite communauté dans la Manicouagan est souvent isolée. M Gagné explique que beaucoup d’édifices et de lieux publics ne sont pas adaptés pour les personnes à mobilité réduite. « Ils prétendent l’être, mais c’est rarement le cas », constate-t-il.
Aujourd’hui, conscients de ces enjeux sociétaux, ils désirent sensibiliser les entreprises et lieux du secteur Manicouagan afin que cette partie de la population ne sombre pas dans la solitude.
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