Comme l’hiver est doux, les écoles pourraient avoir à débourser moins pour couvrir les frais chauffage et de déneigement. En raison de la pénurie de main-d’œuvre, elles ne parviennent pas à pourvoir plusieurs postes affichés, mais en revanche, elles n’ont pas ces salaires à débourser. Dans le contexte des coupures de 200 M$ en éducation exigées par le gouvernement, les centres de services scolaires de la Côte-Nord tentent de voir le verre à moitié plein, mais sur le terrain, les profs voient plutôt que les services aux élèves écoperont, encore.
Le 13 décembre dernier, le gouvernement annonçait des coupures de 200 millions en éducation, pour l’année en cours. D’autres demandes ont été faites aux centres de services scolaires (CSS), comme celles de procéder à un gel d’embauches et de ne pas remplacer les départs à la retraite pour l’administratif.
Ces coupures représentent plus concrètement 74 000 $ pour le CSS de la Moyenne-Côte-Nord, 42 000 $ au CSS du Littoral et 480 000 $ pour le CSS du Fer.
Les directions de CSS doivent adopter et présenter un budget révisé, au cours des prochaines semaines. Les coupes devront être réalisées d’ici la fin de l’année financière, soit le 31 mars 2025.
« Beau cadeau de Noël empoisonné », dit Monica Chiasson, présidente du Syndicat de l’Enseignement de la région du Fer-CSQ (SERF).
« Je peux vous garantir que même si le gouvernement du Québec dit qu’il n’y aura pas d’impact sur les élèves, c’est totalement faux », dit-elle. « Il y aura assurément un impact sur les services que nous offrons aux élèves. Tous les maillons sont importants dans le système d’éducation, que nous tenons déjà à bout de bras, depuis plusieurs années. C’est pourquoi il est temps que le Québec ait une grande réflexion sur l’éducation. »
Portrait
Il revient à chaque CSS de déterminer les lignes budgétaires qui seront visées par une diminution des dépenses.
« Dans notre cas, des postes non pourvus entre le 1er juillet 2024 et le 31 décembre 2024 nous ont permis de réaliser des économies suffisantes », mentionne Éric Faguy, directeur du CSS de la Moyenne-Côte-Nord. « À noter que nous aurions aimé pourvoir ces postes et qu’ils ne l’ont pas été, faute de candidatures répondant aux profils recherchés. »
Le directeur assure qu’aucun service aux élèves ne sera touché par cette coupure et qu’elle sera entièrement absorbée par des dépenses non effectuées entre le 1er juillet 2024 et le 31 décembre 2024.
De son côté, le CSS de l’Estuaire devra couper son budget de 523 039,41 $.
« Nous sommes actuellement à faire les analyses », mentionne Patricia Lavoie, porte-parole du CSS de l’Estuaire. « Nous devrions être en mesure de trouver les sommes au niveau des postes non comblés, en raison de la pénurie de main-d’œuvre, ainsi que dans d’autres postes budgétaires de fonctionnement tel le déneigement, si l’hiver continue comme il est débuté, ainsi que le chauffage pour les mêmes raisons. »
La porte-parole mentionne que les directions d’écoles n’ont pas été interpellées à ce moment-ci, bien qu’elles ont été sensibilisées aux demandes du Ministères et invitées à la prudence.
« Nous n’estimons pas, pour l’instant, qu’il sera nécessaire de toucher aux budgets des écoles pour répondre aux exigences ministérielles », précise Patricia Lavoie.
Le CSS du Fer rencontrera les cibles demandées, en raison des postes non comblés.
« Pour la suite, nous serons plus en mesure d’évaluer s’il y aura un impact ou non sur les services directs aux élèves », mentionne Hélène Lejeune, responsable des communications du CSS du Fer.
L’Institut d’Enseignement de Sept-Îles est aussi touché par une coupure de 11 727 $.
« Cette somme a été établie au prorata de l’effectif scolaire considéré aux fins de subventions pour les paramètres initiaux de l’année scolaire 2024-2025 », explique le directeur Mathieu Brien.
Cela signifie qu’ils ont été coupés en fonction du pourcentage de subvention qu’ils reçoivent.
« Comme celle-ci correspond à un montant que nous aurions reçu en ajustement budgétaire, notre budget annuel ne le prenait pas en compte. La coupure n’aura donc pas un gros impact pour nous », dit M. Brien. « Ça représente environ un élève que je perdrais pendant l’année », précise le directeur. « Je n’ai pas à couper des projets ou des choses de ce genre. »
Il mentionne qu’ils devront se serrer un peu la ceinture à quelques petits endroits, comme pour des formations, mais sans plus.
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