La MRC de Manicouagan n’aidera pas Air Liaison

Par Karianne Nepton-Philippe 5:52 PM - 15 janvier 2025
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Aéroport de Baie-Comeau. Photo Karianne Nepton-Philippe

Après plusieurs mois de démarches, la MRC de Manicouagan a pris sa décision. Elle n’accommodera Air Liaison, ne voulant pas « avantager une entreprise au détriment d’une autre » qui souhaiterait atterrir à Baie-Comeau.

Rappelons les faits. Air Liaison a soumis une demande à la MRC le 15 juin 2024 concernant l’implantation de ses installations d’approvisionnement en carburant et déglaçage à l’aéroport de Baie-Comeau.

Dans l’attente d’une réponse de la MRC pour cette demande, le seul transporteur aérien régulier à Baie-Comeau a laissé sous-entendre qu’il réfléchissait à l’avenir de cette desserte.

La résolution permettant à Air Liaison de faire ses installations a finalement été lue lors du conseil des maires de la MRC le 14 janvier et ce dernier a refusé la proposition.

Nouveau trajet

La MRC dit vouloir se concentrer sur le déploiement de la nouvelle desserte entre Baie-Comeau, Mont-Joli et Montréal. Un appel de propositions doit être publié prochainement à cet égard.

« On va aller en appel de proposition pour cette desserte. Les compagnies qui voudront déposer leur proposition auront à simplement remplir les conditions », indique le préfet Marcel Furlong.

« Air Canada transportait plus de 50% des passagers de 2007 à 2019. À l’aéroport de Baie-Comeau, on est passé d’une moyenne annuelle de 23 354 passagers entre 2005 et 2019. […] Depuis que la pandémie est passée, on se maintient avec une moyenne de 7 420 passagers par année », constate-t-il ensuite.

Pour lui, « ce n’est pas suffisant pour rentabiliser l’aéroport ».

Notons qu’Air Canada, Pascan et PAL Airlines ont offert le service, mais ne sont plus présentes à la desserte de Baie-Comeau.

« Il faut trouver au moins une solution complémentaire », poursuit M. Furlong, qui toutefois précise ne pas vouloir écarter Air Liaison.

« On est intéressé à garder Air Liaison, mais on sait qu’il nous manque des revenus, des passagers et la desserte n’est pas suffisante actuellement et il y a un déficit monstre au niveau du fonctionnement de l’aéroport. Il faut combler ce déficit », exprime-t-il.

Air Liaison pourra, comme tout autre transporteur, faire une proposition.

Le pire scénario

En refusant la demande d’Air Liaison, il y a un scénario toujours possible, soit celui où le transporteur décide de plier bagage.

« Il est fort probable qu’on ait une période de quelques mois durant l’année où il n’y aura pas de transport aérien », se contente de dire le préfet.

Ce n’est toutefois pas une raison pour accepter la requête d’Air Liaison, continue Marcel Furlong.

« Si Air Liaison nous avait fait une demande d’installation pétrolière avec un projet de nouvelle desserte, disons améliorée avec des services accrus, […] on aurait certainement analysé de façon différente le projet », lance-t-il.

Selon lui, Baie-Comeau ne peut accueillir plus d’un transporteur régulier. La meilleure option est d’aller de l’avant avec une nouvelle desserte. « Si on ne va pas tester le marché [maintenant], on ne pourra jamais y aller. On est dans une période où l’effervescence économique pourrait faire en sorte que d’autres transporteurs pourraient être intéressés », conclut-il.