Un bilan contrasté pour la restauration sur la Côte-Nord en 2024 

Par Charlotte Vuillemin 11:15 AM - 17 janvier 2025
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Les restaurateurs ont connu une année 2024 remplie de défis.  Photo Pixabay

Entre inflation, pénurie de main-d’œuvre et conditions météorologiques capricieuses, les restaurateurs de la région ont connu une année 2024 correcte, mais loin des records enregistrés pendant la pandémie.

La présidente de l’Association des restaurateurs du Québec (ARQ), Danielle Beaulieu, a dressé un bilan nuancé de l’année 2024 pour le secteur de la restauration sur la Côte-Nord. 

Selon un sondage interne de l’ARQ réalisé récemment, 46 % des restaurateurs considèrent que 2024 a été une bonne année, tandis que 31 % la qualifient de moyenne. « Je vous dirais que c’est quand même une bonne année dans l’ensemble », note Mme Beaulieu.

Toutefois, l’inflation alimentaire a pesé lourd sur les résultats, freinant les espoirs d’une année exceptionnelle. Un autre facteur ayant affecté l’industrie est la grève des traversiers, un lien capital entre la Côte-Nord et les touristes de l’autre côté du fleuve.

« Si la météo est favorable, c’est bien certain que ça va impacter sur l’achalandage, surtout qu’en général, les Québécois sont particulièrement friands des terrasses extérieures durant la période estivale », ajoute Danielle Beaulieu.

Perspectives pour 2025

Pour 2025, la moitié des restaurateurs s’attendent à une bonne année, soutenus par une baisse des taux d’intérêt qui pourrait alléger le fardeau des consommateurs.

Cependant, l’industrie devra surveiller la menace de tarifs douaniers aux États-Unis qui pourrait augmenter le coût des aliments importés, notamment en provenance de la Californie et de la Floride.

« Si le gouvernement américain va de l’avant avec sa fameuse menace de tarif douanier, c’est évident que cela pourrait avoir des conséquences pour l’industrie », prévient la présidente de l’ARQ.

D’un autre côté, la faiblesse du dollar canadien pourrait attirer davantage de touristes américains, particulièrement pendant la saison hivernale, grâce à un taux de change favorable.

Défis spécifiques à la Côte-Nord

La région fait face à des enjeux uniques, notamment la pénurie de main-d’œuvre. « Notre industrie a de la difficulté à côté des salaires de certaines industries qui sont fortes dans la région. Donc c’est sûr que c’est un enjeu », explique Mme Beaulieu.

En outre, la nouvelle réglementation sur les travailleurs étrangers complique également la situation, limitant les options pour pallier ce manque.

Autre tendance préoccupante : une diminution de 1,4 % du nombre de restaurants sur la Côte-Nord au cours des six premiers mois de 2024 comparativement aux autres régions du Québec. « Il y a une décroissance du nombre de restaurants dans la région par rapport aux autres, mais c’est quand même minime », précise l’administratrice.

Pour contrer ces défis, de nombreux restaurateurs adoptent des stratégies créatives. « Ce qu’on voit, ce sont des exploitants qui proposent des menus avec des systèmes qui sont plus abordables. Ils accordent aussi des rabais sur les périodes précises lorsque le restaurant est moins achalandé », conclut Danielle Beaulieu.