320 projets d’aires protégées sur la table

Par Emelie Bernier 7:00 AM - 19 janvier 2025 Initiative de journalisme local
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Un projet d'aire marine protégée dans l'habitat de la baleine noire passe à l'étape des consultations. Photo Jacques Gélineau

La réponse à l’appel à projets pour l’identification de nouvelles aires protégées a largement dépassé les attentes de l’équipe de la Société pour la nature et les parcs, partenaire du ministère de l’Environnement, de la Lutte contre les changements climatiques, de la Faune et des Parcs dans la démarche pour toutes les régions du Québec. 

« On parle de plus de 500 dépôts et de 320 projets qui sont sur la table du ministère et qui seront discutés en concertation régionale. C’est la participation citoyenne qui est une belle surprise », commente Francis-D Desnoyers, responsable – aires protégées du sud du Québec à la SNAP.

L’Institut de développement durable des Premières Nations du Québec et du Labrador (IDDPNQL) jouait le même rôle que la SNAP pour les projets portés par les communautés, nations, individus ou organisations autochtones.

Le rejet en bloc de tous les projets soumis dans la MRC de la Haute-Gaspésie a été  abondamment médiatisé. « Il est souvent plus facile de parler des écueils et des blocages, mais au final, c’est très positif. Il y a seulement 4 MRC sur une centaine qui ont bloqué tous les projets », ajoute M. Desnoyers. 

Sur la Côte-Nord, un nombre important de projets ont obtenu la lettre d’appui des MRC concernées, nécessaire pour passer à l’étape suivante.

« Tous les projets déposés à la MRC de Sept-Rivières ont été acceptés à notre connaissance, soit 9 projets. Idem pour la MRC La Haute-Côte-Nord où 8 projets ont été présentés et appuyés. Dans la MRC de Manicouagan, seuls les 3 projets proposés par la MRC elle-même ont été appuyés alors qu’en Minganie, les projets déposés par des pourvoiries et le projet de la rivière Magpie passent au prochain tour », résume le représentant de la SNAP.

Les superficies sont « énormes » sur le territoire nord-côtier, même en excluant les propositions qui n’ont pas reçu le sceau de leur MRC. 

« La Magpie, par exemple, c’est 2 500 km2. C’est aussi des projets vraiment intéressants du point de vue écologique. On vise des zones d’importance pour la biodiversité comme l’habitat du caribou. Au niveau social, ce sont des endroits superbes qui risquent de contribuer au récréotourisme. »

Le mandat actuel de la SNAP s’achève, mais elle reprendra du service sous peu.

« Notre mandat se terminait à la fin des résolutions d’appui, donc le 10 janvier, mais les projets qu’on porte nous-mêmes, ou en partenariat avec des gens dans les régions, on va continuer à les suivre. Notre mandat principal est la protection du territoire public, alors les projets d’aires protégées sont centraux. On va continuer à faire d’autres actions et on reste impliqué au niveau du ministère pour la préparation des concertations », explique le responsable.

Ces concertations auront lieu en 2025, « pendant l’été normalement » en amont des élections municipales prévues cet automne. 

« Il y aura une consultation interministérielle et une analyse gouvernementale finale qui vont mener à un statut temporaire de mise en réserve dès 2027. La mise en réserve vient mettre une protection sur le territoire concerné, en attendant d’avoir le véritable statut, qui peut être multiple », précise l’intervenant. Un deuxième appel à projets est prévu pour 2027.

« C’est très prospectif, les gouvernements peuvent changer, mais l’appel à projets actuel est un succès auquel même le ministère ne s’attendait pas », conclut le représentant de la SNAP.

À l’échelle du territoire visé par l’appel à projets (tout sauf la région 10), plus de 320 projets ont reçu l’appui des MRC, soit près de 70 % des projets. D’autres initiatives touchant plusieurs MRC ont aussi reçu des appuis partiels.