Une nouvelle épicerie ethnique a pignon sur rue à Baie-Comeau

Par Charlotte Vuillemin 11:00 AM - 22 janvier 2025
Temps de lecture :

L'épicerie ethnique ouvrira bientôt sa cuisine afin de proposer des repas de la culture africaine et du monde. Photo Charlotte Vuillemin

Depuis le 20 décembre, Baie-Comeau compte une nouvelle adresse pour les amateurs de découvertes culinaires : Vi2Vals Alimentation. Située sur le boulevard La Salle, cette épicerie ethnique propose une large gamme de produits du monde, avec une attention particulière portée à ceux d’origine africaine.

Derrière ce projet se trouve Valérie Djapa, une Camerounaise d’origine installée dans la région depuis 2022, qui a voulu combler un manque tout en partageant un peu de sa culture.

L’idée d’ouvrir une épicerie ethnique germait chez Valérie bien avant son arrivée à Baie-Comeau.

« Ça faisait déjà quelques années que j’étais au Canada. Je cherchais des produits d’Afrique parce que je viens du Cameroun. Je posais des questions, mais il n’y en avait pas, il n’y en avait jamais eu », raconte-t-elle.

Après plusieurs constats similaires et des sondages auprès de la population locale, elle se lance dans ce projet ambitieux en mars 2022. Sa première visite exploratoire à Baie-Comeau a lieu quelques mois plus tard, et elle emménage définitivement en juin de la même année.

« Je ne voulais pas tout le temps aller à Québec ou Montréal. Il faut qu’on ait quelque chose ici », explique-t-elle, motivée par l’absence de ce type de commerce dans la région.

Un accueil chaleureux

Après seulement un mois d’opération, Valérie Djapa se dit comblée par l’accueil qu’a reçu Vi2Vals Alimentation. Si la clientèle immigrante, connaisseuse des produits ethniques, était attendue, ce sont les natifs de Baie-Comeau qui ont agréablement surpris la propriétaire.

« Certaines personnes connaissaient déjà certains produits parce qu’ils ont voyagé à l’étranger. Mais il y a d’autres personnes qui venaient aussi visiter et qui finalement prenaient un article juste pour essayer », partage-t-elle.

Parmi les produits phares, on trouve des boissons uniques, des condiments typiques, des sardines présentées différemment ou encore des épices.

Une logistique complexe

Importer ces produits à Baie-Comeau est un défi logistique que Valérie et son équipe relèvent avec panache. « On n’importe pas encore, mais on envisage bien sûr pour réduire les coûts », précise-t-elle.

Pour l’instant, les approvisionnements se font principalement à Montréal, ce qui nécessite des déplacements fréquents. « On a dû s’acheter directement un camion réfrigéré et congelé pour avoir une certaine autonomie », confie Mme Djapa.

Le projet ne s’arrête pas à l’épicerie. Des travaux sont en cours pour aménager un espace de restauration ethnique, axé sur des plats prêts à emporter, avec une petite salle pour ceux qui souhaitent consommer sur place.

« On a des demandes depuis que les personnes savent qu’on va avoir la restauration. Surtout à l’heure du lunch, les personnes qui viennent demander si ça n’a pas encore commencé », s’enthousiasme la femme d’affaires.

Soutien et résilience

Valérie Djapa reconnaît l’importance des soutiens locaux dans la concrétisation de son projet.

« Depuis ma visite exploratoire en 2022, je suis rentrée directement en contact avec ID Manicouagan, qui m’a été référé par Émersion. ID Manicouagan depuis le début, ce sont ceux qui nous ont aidés à faire le plan d’affaires, les orientations, les conseils », explique-t-elle.

La Ville de Baie-Comeau, ID Manic, et d’autres organismes locaux ont offert des subventions non remboursables totalisant plus de 20 000 $.

« Mais au-delà de l’aspect financier, on a eu vraiment du soutien de plusieurs autres organismes. Avec Émersion, ça, c’est indéniable, RBC aussi », dévoile Mme Djapa avec reconnaissance.

Des projets à long terme

Forte de ce départ prometteur, Valérie Djapa envisage déjà de nouvelles étapes pour Vi2Vals Alimentation.

« On n’est pas propriétaire de cet immeuble, mais on aimerait bien. On a eu d’autres demandes qui, pour nous, on les voyait à long terme. On est vraiment en train de réfléchir comme, par exemple, un espace de danse, d’amusement, les gens veulent danser », partage-t-elle.

Si ces ambitions restent à définir dans le temps, la priorité reste d’assurer la pérennité de l’épicerie et du futur restaurant. « On dit toujours, les clients, c’est notre priorité. Nos clients, c’est notre combat », conclut-elle avec fierté, déterminée à faire de ce projet un succès durable.

L’épicerie vend des produits uniques pour la ville. Photo Charlotte Vuillemin