Un projet pour les aidants naturels en deuil

Ce projet promet de briser l'isolement des aidants naturels et d'offrir une approche humaine et novatrice à cet enjeu souvent sous-estimé. Photo Karianne Nepton-Philippe
À Baie-Comeau, La Vallée des Roseaux innove avec un projet pilote destiné aux aidants naturels traversant un deuil.
Éliette Lévesque accompagne ce projet qui vise à offrir un soutien structuré à ces personnes souvent démunies après des années consacrées à accompagner un proche en fin de vie.
« Le but du projet, c’est qu’on a des gens en fin de vie, et on remarque qu’il y a des familles complètement démunies face au départ de leur personne aidée », explique Éliette Lévesque.
« D’autres sont des aidants auprès de ces personnes-là pendant des années avant que la personne décède. Souvent les gens sont épuisés, pas loin de la dépression. Il y a toute la difficulté d’accepter le deuil, le départ, mais il y a aussi le fait de réorganiser sa vie après. »
Lorsqu’un aidant consacre une grande partie de sa vie à veiller sur un proche, la disparition de celui-ci laisse un vide immense. Selon Mme Lévesque, les aidants peinent souvent à retrouver leurs repères après avoir consacré tant d’énergie et de temps à un autre.
Répondre à un besoin criant
Le projet pilote, d’une durée de deux mois, souhaite évaluer les besoins spécifiques des aidants naturels de la région et tester de nouvelles approches pour les accompagner.
« Il y a toujours une personne ou deux qui donne du temps pour les écouter, mais ce n’est jamais une approche structurée. On ne l’offre pas à plein de monde. Ce qu’on veut faire, c’est d’avoir une approche plus structurée, d’offrir un groupe de partage où on va aller évaluer leurs besoins », précise-t-elle.
L’objectif est double : comprendre les besoins des aidants et identifier les ressources existantes dans la région pour les orienter vers des services adaptés. Là où des lacunes existent, La Vallée des Roseaux prévoit de développer des solutions sur mesure.
« C’est du monde qui ont donné du temps à une personne, qui ont vécu la déchéance ou la perte de santé de leurs personnes, et les accompagner là-dedans, ils ont tous un vécu commun. Nous, on se dit, plutôt que d’y aller un à la fois, une fois de temps en temps, pourquoi on n’essayerait pas de réunir ces gens-là en groupe de 8, 10 personnes. Ça pourrait les aider à créer des liens entre eux pour quand ils ne viendront plus ici, s’ils ont encore besoin », souligne la responsable.
Une vision à long terme
Bien que le projet pilote soit temporaire, Éliette Lévesque espère qu’il ouvrira la porte à un programme de deux ans. Celui-ci permettrait d’installer des outils durables pour accompagner les aidants naturels de façon continue.
Elle insiste sur l’importance de repenser l’accompagnement des aidants, souvent habitués à donner sans demander de l’aide en retour.
« On devrait pouvoir partir sur un projet d’environ deux ans qui nous permettrait à ce moment-là d’installer des choses à partir de notre projet pilote, installer des réponses à ce qu’on va avoir compris, des besoins. Ça veut dire que s’il existe déjà des choses dans la région qui peuvent répondre, on va orienter les gens là, nous on va donner la partie qui n’existe pas », conclut-elle.
La Vallée des Roseaux, déjà reconnue pour son rôle essentiel dans l’accompagnement des personnes en fin de vie et leurs familles, franchit ainsi une nouvelle étape.
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