Tarifs de Trump : «On doit se battre», lance François Legault

Par Thomas Laberge, La Presse Canadienne 12:32 AM - 2 février 2025
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Le Québec n’a pas perdu de temps pour réagir aux tarifs douaniers que le président américain Donald Trump vient d’imposer aux produits canadiens : le premier ministre François Legault a indiqué qu’il veut pénaliser les entreprises américaines qui travaillent d’une manière ou d’une autre avec son gouvernement. 

«Aujourd’hui, M. Trump a décidé de nous attaquer. On doit se tenir debout. On doit se battre pour protéger notre économie, pour protéger nos emplois», a lancé M. Legault, qui a fait une déclaration, samedi en soirée, à Montréal. 

Le premier ministre s’est dit conscient que des entreprises québécoises vont être «très affectées» par les tarifs américains. François Legault a répété que plus de 100 000 emplois pourraient être perdus. 

«Je veux rassurer les Québécois en leur disant qu’on va tout faire pour les protéger (…) Tous les ministres, dans tous les ministères, travaillent à s’assurer de minimiser les impacts de ces tarifs», a-t-il assuré. 

«J’ai demandé à la présidente du Conseil du Trésor, Sonia Lebel, de revoir du côté des approvisionnements tous les fournisseurs qui sont Américains – donc toutes les entreprises américaines qui soumissionnent sur des appels d’offres ou qui approvisionnent directement ou indirectement des réseaux du Québec ou des ministères – de pénaliser les entreprises américaines qui travaillent avec le gouvernement du Québec», a expliqué le premier ministre. 

François Legault a aussi dit regarder la possibilité que des projets d’infrastructure – que ce soit en santé, en éducation, dans le transport collectif – soient accélérés,  afin de créer des emplois pour remplacer ceux qui seraient potentiellement perdus. 

Après plusieurs mois de suspense, le président Donald Trump vient de mettre sa menace à exécution. Il a signé un décret pour imposer des droits de 25 % sur tous les produits en provenance du Canada dès mardi. Le pétrole et le gaz naturel canadiens seront taxés de 10 %. 

Avant l’arrivée officielle des tarifs, le gouvernement du Québec avait évoqué plusieurs options pour répondre au président Trump, comme couper l’hydroélectricité aux Américains ou encore retirer les vins des États-Unis des tablettes de la SAQ. M. Legault n’a pas évoqué ces scénarios samedi. 

François Legault, qui a rencontré M. Trump à Paris à la fin de l’année dernière, croyait qu’il était possible d’éviter des tarifs en renforçant la frontière entre le Canada et les États-Unis. 

Le premier ministre a souvent fait le parallèle entre la crise que provoqueraient les tarifs de Donald Trump et la pandémie de COVID-19 qu’il a dû gérer lors de son premier mandat.

«L’heure est à l’action»

«François Legault doit agir rapidement. Quel plan d’aide a-t-il préparé pour soutenir nos entreprises? Qu’a-t-il préparé dans les trois derniers mois, soit depuis l’élection de Trump? Comment compte-t-il assurer que le Québec tire son épingle du jeu dans la stratégie pancanadienne? L’heure est à l’action», a affirmé le chef libéral intérimaire, Marc Tanguay, sur X. 

«Les tarifs annoncés mardi par le président Trump sont une nouvelle terrible pour les travailleuses et travailleurs du Québec. Je demande à François Legault de mettre en place des mesures pour soutenir les emplois dans les secteurs touchés. Je lui demande aussi d’arrêter de couper lui-même des emplois dans les services publics avec ses compressions», a écrit la porte-parole solidaire Ruba Ghazal, sur le réseau social Bluesky.

«Nous surveillons attentivement les développements de la situation commerciale avec nos voisins du sud. (…) Nous travaillons sur d’autres propositions de soutien à nos PME québécoises, notamment sur la base des entreprises que nous avons consultées au cours des derniers jours», a écrit le chef péquiste, Paul St-Pierre Plamondon, sur X. 

Photo : Le premier ministre du Québec, François Legault, prend la parole pendant la période de questions à l’Assemblée législative de Québec, le mercredi 29 janvier 2025. LA PRESSE CANADIENNE/Karoline Boucher