Chronique de Réjean Porlier ǀ Et Dieu créa le despotisme !

Le président des États-Unis, Donald Trump. Photo Shutterstock
Il doit se retourner dans son infini ce Dieu que l’homme a choisi pour sanctifier les pires dérives humaines jamais enregistrées de l’histoire. Une réalité qui n’en finit plus de dépasser la fiction. Et voilà le malheur de l’église ; elle a voulu donner un sens humain à la spiritualité, l’être divin, celui qui règne et qui châtie à l’occasion. Il n’en fallait pas plus pour qu’une poignée d’illuminés s’imaginent assis juste à la droite du Père. Et comme la vie n’a pas le luxe de l’éternité, il faut aller vite pour occuper ce trône grisant, au risque de bafouer quelques règles éthiques, voire civilisées.
Poutine est l’exemple parfait de tous ces raccourcis empruntés pour se rendre au sommet. On a qu’à penser à l’élimination au sens propre, de tous ses adversaires politiques. Pas sûr que le Dieu bien aimant accepterait toutes ces manœuvres pas trop catholiques si on l’en informait.
C’est vrai qu’il y a aussi ce Dieu plus pratique et tout puissant qui peut-être fermerait les yeux devant cette quête de puissance. Les inventeurs de la religion ont pensé à tout et ont inscrit en tête de liste du code d’éthique : le pardon. Le confessionnal, quelle invention ! Dieu pardonne tout, alors pourquoi faire dans la dentelle ? Où il y a de la gêne il n’y a pas de plaisir, d’argent et de pouvoir.
C’est malheureux à dire, mais la religion, depuis qu’elle est humaine, c’est-à-dire depuis ses tout débuts, est un nid à despotes. Ce n’est pas moi qui le dis, c’est l’histoire. Tant de massacres au nom de l’église. Il manque d’espace au confessionnal, on agrandit et le tour est joué. On efface et on recommence !
Je revois Donald Trump lors de sa première élection, la bible sous le bras, bien à l’envers et aujourd’hui son nouveau bras droit le multimilliardaire Elon Musk, faire le signe hitlérien, fier comme un paon. Amérique, je te plains ! Obnubilé pas cette quête de richesse, à en perdre ta dignité et ton humanité.
Et les brebis dans tout ça ? Elles dorment au gaz, bien nourries de toute cette propagande qui leur présente des coupables pour tous les malheurs. Les despotes prennent vie dans le chaos, ils en naissent et ils y meurent, mais pas sans avoir fait de nombreux dégâts.
Nous sommes sur le point de mieux connaître nos voisins du Sud, ceux qu’on a longtemps considérés comme des alliés. Mariés par notre frontière et par des pans entiers d’une culture nord-américaine dont nous en apprécions les différences, aujourd’hui plus que jamais. Ils viennent d’élire un président autoritaire qui bafoue toutes les règles et qui n’a pour ambition que de régner et d’étendre son pouvoir, comme le font ses semblables Russe et Chinois, deux autocrates bien assumés.
Est-ce que le peuple américain, gardien de la plus grande démocratie, restera muet et fermera les yeux sur l’effondrement de ses plus grandes institutions ou aura-t-il le courage de tenir tête à cette poussée d’extrême droite qui met la table à la prochaine dictature et pas la moindre ?
Heureusement pour nous, Trump a 78 ans et aucun homme à ce jour n’a accédé à la vie éternelle. Il ne nous reste qu’à espérer qu’il n’aura pas eu le temps de faire trop de dégât.
Je reste persuadé que les Américains vont déchanter, mais j’espère pour eux et pour nous qu’il ne sera pas trop tard. S’il faut s’inquiéter de voir tous ces multimilliardaires joindre l’équipe Trump, motivés par la sauvegarde de leur empire respectif, on peut espérer que ces alliances seront éphémères, car les égos démesurés de ces nouveaux maîtres du monde auront sans doute beaucoup de difficultés à cohabiter.
Pour la plupart d’entre eux, le pouvoir est une source de motivation et généralement, peu sont enclins à le partager. Qui sait jusqu’où ira le nouveau chef de la maison blanche pour garder son pouvoir ! La série Game of Throne est déjà largement dépassée par la réalité… À suivre !
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