CFP de l’Estuaire : plus de femmes choisissent un métier masculin

Par Johannie Gaudreault 10:30 AM - 6 février 2025
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Léa Dufour est une étudiante en électricité au CFP de l'Estuaire. Photo courtoisie

Au Centre de formation professionnelle (CFP) de l’Estuaire à Forestville, on observe une hausse du taux d’inscription des filles dans les programmes dits masculins. En un an, le CFP accueille cinq femmes de plus dans ces cours non traditionnels.

Les filles sont de plus en plus encouragées à choisir un métier qui les passionne, peu importe s’ils sont habituellement destinés aux hommes. Le concours Chapeau, les filles !, organisé depuis 1996, se veut d’ailleurs une façon d’inciter les étudiantes à faire des choix de carrière non stéréotypés.

Léa Dufour de Forestville fait partie de celles qui n’ont pas peur de se retrouver en terrain masculin. Étudiante au Diplôme d’études professionnelles (DEP) en électricité, elle a choisi cette branche puisqu’elle aime le travail manuel.

« J’aime les mathématiques et la résolution de problèmes. Surtout, il faut que ça bouge, je ne suis vraiment pas faite pour un travail de bureau », raconte-t-elle.

Même si elle est la seule fille dans sa classe, elle se sent à sa place. « Ça ne me dérange pas, j’aime bien travailler avec les gars. J’ai fait ma place et les gars me traitent super bien », dit la jeune femme qui est en première année de sa formation.

« Aujourd’hui, la mentalité dans les milieux de travail masculins a beaucoup changé. Les filles sont beaucoup plus acceptées qu’avant. C’est moins rare d’en voir quelques-unes sur les chantiers », croit Léa Dufour.

Selon cette dernière, les filles ne devraient pas se limiter dans leur choix de carrière parce que c’est un métier pour les hommes. « C’est toujours de l’entraide. Parfois, ce sont eux qui ont besoin de moi. Aujourd’hui, que tu sois un gars ou une fille, tu peux choisir le métier que tu aimes. Tout le monde a sa place. »

Si Léa Dufour a choisi le métier d’électricienne, ce n’est pas par hasard. Elle a eu la chance d’explorer le domaine grâce à ses cousins Serge Bouchard et Maxime Larose qui possèdent la compagnie Revolt. « Ils m’ont transmis leur passion », conclut-elle.

Des données

Dix programmes du CFP de l’Estuaire peuvent être considérés comme traditionnellement masculins. Certains d’entre eux attirent davantage la clientèle féminine, mais le ratio hommes-femmes demeure peu élevé.

En 2023-2024, l’établissement d’enseignement accueillait 25 filles sur 326 élèves dans ces 10 formations, soit un pourcentage de 8 %. Cette année, en 2024-2025, ce nombre est revu à la hausse puisqu’un total de 30 étudiantes font partie des différentes cohortes sur 317 personnes, ce qui équivaut à 10 %.

Les cours qui sont les plus populaires auprès des femmes sont la conduite de machinerie lourde en voirie forestière ainsi que la charpenterie-menuiserie. Le nombre d’élèves féminines est stable à 8 pour le premier et il passe de 13 à 14 cette année pour le second. 

En 2023-2024, aucune fille ne s’était inscrite aux formations en électricité, abattage et façonnage des bois, forage au diamant, électromécanique, mécanique industrielle et mécanique automobile. En 2024-2025, seulement les cours de forage au diamant et d’électromécanique demeurent entièrement masculins. Les autres ont tous au moins une femme au sein de leur cohorte. 

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