CHRONIQUE | La guerre, encore la guerre!

Par Raphaël Hovington 11:45 AM - 6 février 2025 Chroniqueur
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Drapeau des États-Unis. Photo Pixabay

Quand le président d’un pays voisin et ami nous déclare une guerre économique, que devons-nous faire ? Nous mettre à genoux comme le suggère l’ancien premier ministre Philippe Couillard ou répliquer coup pour coup ? On peut aussi tenter de tirer son épingle du jeu comme le suggère la première ministre de l’Alberta en divisant le pays, ce qui donne des munitions à Donald Trump.

Notre voisin, qui a évité la prison de justesse et gracié la grande majorité des émeutiers du 6 janvier 2020 malgré que certains s’en soient pris aux forces de l’ordre, s’amuse à nos dépens, en cherchant à exclure le pétrole de sa guéguerre économique. Pourquoi le fait-il ? Parce que l’économie américaine a besoin du pétrole canadien pour continuer de prospérer.

Dépouiller Pierre pour habiller Paul, voilà ce que suggère de faire le nouvel occupant de la Maison-Blanche. Il se sent investi d’une mission divine, mais il n’a pas compris qu’il est en train d’enterrer la démocratie dans son pays, ce dont il se moque éperdument, et de diviser les citoyens. Plusieurs craignent maintenant de sortir sur la place publique, car il a libéré et gracié sa cohorte d’oiseaux vengeurs pour continuer à museler toute forme d’opposition dans son pays.

Les États-Unis ne sont pas une république de bananes, contrairement à ce que j’ai pu croire pendant un bref moment, mais elles sont en train de devenir un état totalitaire. Que pensez-vous du salut nazi d’Elon Musk ? Moi, si je vivais au pays de l’Oncle Sam, j’en éprouverai une peur bleue. Depuis son arrivée à la Maison-Blanche, Donald Trump joue à une présidence de type télé-réalité. Il signe des décrets en direct d’une main déterminée, sans sourire ni humanité.

Il expulse. Même le président colombien s’est incliné devant la volonté et les menaces de la nouvelle direction américaine. Donald Trump n’est pas seul et c’est ce qui devrait nous faire craindre. Il s’est entouré d’une brochette d’individus à l’esprit étroit et, pour certains, peu fréquentable, voire dangereux. Il profite de son omnipotence au Sénart et au Congrès pour imposer ses quatre volontés en fonction de l’humeur du moment. Samedi matin, il va se lever du mauvais pied et oups, des tarifs douaniers de 25 % pour le Canada et le Mexique. Le 1er avril, il risque de les augmenter… si nous ne bougeons pas.

Sur la Côte-Nord, l’industrie de l’aluminium frissonne, avec raison. Nous sommes trop dépendants des Américains et il est impossible de se retourner sur pièce de dix sous pour changer la situation. Sûrement que Donald Trump sait tout cela, et s’il s’en moque éperdument, tant qu’il possède la conviction d’écraser les autres.

Cet homme qui se pense investi d’une mission divine et qui croit résoudre les problèmes du monde en claquant des doigts mérite-t-il notre respect ? Non ! S’il déclare la guerre, il faut riposter coup pour coup… jusqu’à ce que les Américains comprennent qu’ils ont envoyé à la Maison-Blanche un homme qui ne méritait nullement leur confiance. Il est temps que cet homme soit remis à sa place et j’espère de tout cœur que le Canada le fera, sans complaisance, mais en toute lucidité.

Serrer la main d’un homme qui nous veut du mal, c’est comme accepter de fraterniser avec le diable avec tout son lot de désagréments. Est-ce que c’est ce que nous voulons ? J’en doute ! Le Canada, comme le Québec, se doit de parler d’une même voix et d’envoyer un message clair : nous ne céderons pas à l’intimidation ! Il n’est pas question de danser avec un partenaire qui veut nous marcher sur les pieds et nous humilier à la face du monde pour tenter d’épouvanter ce dernier.

C’est ce Trump et son petit groupe de complotistes triés sur le volet, parfois pour leurs comptes de banque à faire rougir Crésus, tente de faire. C’est un coup de dé à l’échelle mondiale et une montée de l’intolérance qui ne va pas sans rappeler les douloureux événements de l’avant deuxième guerre mondiale. Quand on exclut, qu’on rejette la diversité du revers de la main, qu’on déporte ou qu’on emprisonne dans des camps comme celui de Guantanamo, on ne peut plus fermer les yeux, à moins de jouer aux aveugles comme ce fut le cas lors de la montée du nazisme.

Une guerre économique est sans doute différente d’une guerre armée, mais le résultat est le même. Voilà pourquoi il nous faut des boucliers pour nous défendre et des personnalités politiques qui se tiennent debout.

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