Unir les cultures une histoire à la fois

Par Anne-Sophie Paquet-T. 12:00 PM - 19 février 2025
Temps de lecture :

Marcel Dominique montrant une multitude d'objets qu'il a trouvés dans la nature et qu'il a créés par la suite. Photo Anne-Sophie Paquet-T.

Depuis plusieurs années, Marcel Dominique se consacre à une mission qui lui tient à cœur : faire connaître la culture autochtone bien au-delà des frontières de sa communauté de Pessamit.

M. Dominique œuvre pour que les savoirs, les traditions et les récits des Premières Nations trouvent un écho dans la société.

Son engagement prendra une nouvelle forme avec un projet d’enseignement de la culture autochtone à l’école de francisation Alpha ABC de Baie-Comeau. Un défi qu’il relèvera dans quelques semaines afin de faire un pas vers une meilleure compréhension et reconnaissance des peuples autochtones.

Un pont entre les cultures

Pour Marcel Dominique, partager la richesse culturelle des Innus est une nécessité. « Nous avons tant à offrir, tant à raconter », confie-t-il au journal Le Manic. « Nos histoires ne doivent pas seulement exister au sein de nos communautés, elles doivent aussi être entendues ailleurs », ajoute-t-il.

Celui qui a enseigné durant plusieurs années dans la communauté de Pessamit a accepté la proposition de la directrice générale de la Maison alpha ABC Côte-Nord, Marjolaine Landry. Après plusieurs échanges, l’idée d’offrir des ateliers de culture autochtone à la Maison Alpha s’est concrétisée et se résumera en grande partie par les arts traditionnels.

Ses élèves seront initiés à la culture autochtone à travers des récits, des démonstrations artistiques et des ateliers de fabrication d’objets traditionnels. Il souhaite aussi organiser des visites sur le territoire innu afin d’offrir une immersion plus complète. « J’aimerais qu’ils viennent voir comment nous vivons, découvrir nos infrastructures et comprendre notre quotidien », divulgue-t-il.

Changer le regard sur les Premières Nations

Au-delà de la transmission des savoirs, Marcel Dominique souhaite modifier la perception des peuples autochtones dans l’imaginaire collectif. Il regrette que l’histoire des Premières Nations soit souvent réduite aux drames des pensionnats autochtones.

« Nous ne voulons plus être seulement reconnus pour nos souffrances », laisse-t-il tomber. « Nous avons une culture vibrante, des traditions vivantes, une sagesse précieuse et c’est cela que nous voulons partager. »

Dans cette optique, il met l’accent sur la découverte des objets traditionnels autochtones qu’il possède et qui sont souvent méconnus du grand public. « J’ai deux valises pleines d’objets autochtones, et la plupart des gens ne savent pas à quoi ils servent… Je vais leur raconter leur histoire », s’enthousiasme-t-il. 

Un avenir à bâtir ensemble

Marcel Dominique rêve d’un monde où la culture autochtone et allochtone coexiste dans l’harmonie et le respect.

À Baie-Comeau, il pose les premières pierres de ce projet ambitieux, convaincu que chaque échange, chaque discussion, chaque geste de transmission est une avancée vers une société plus inclusive.

Par son enseignement et ses actions, il donne aux Premières Nations une voix, ancrée dans le présent et tournée vers l’avenir.

Pour les prochains mois, il prévoit de nouvelles initiatives, notamment une dégustation de nourriture traditionnelle autochtone et des rencontres culturelles ouvertes à tous. « Je veux montrer aux gens qui nous sommes vraiment, notre identité, de nos racines et ce qui nous rend uniques », conclut-il.

S’abonner
Notification pour
guest
0 Commentaires
Le plus ancien
Le plus récent Le plus populaire
Commentaires en ligne
Afficher tous les commentaires