BAIE-COMEAU | Phénomène rare dans la LHJMQ, deux formations s’affrontaient dans quatre parties consécutives en saison régulière, donnant l’allure d’une véritable série éliminatoire. Le rideau tombait sur cette séquence samedi après-midi à Baie-Comeau, l’Océanic l’emportant dans une troisième rencontre consécutive, cette fois au compte de 3-1.
Si la rencontre précédente s’est illustrée par le brasse-camarade, le même scénario n’était pas au rendez-vous. Par ailleurs, Shawn Pearson purgeait le premier de trois matchs de suspension, en raison de son geste survenu à l’endroit de Maël Lavigne. La hargne de l’attaquant aurait certainement servi le Drakkar, dans un match où les efforts et l’intensité ont été présents, mais inconstants, aux dires de l’entraîneur-chef Jean-François Grégoire. Alors que les séries éliminatoires approchent à grand pas, ce dernier souhaite voir l’expérience de ses vétérans faire une différence au chapitre des détails et de la constance; une facette du jeu où les matelots ont connu des ratés cette fin de semaine.
Première période signée Beckman
Si la troupe baie-comoise parvient à retraiter au vestiaire avec une égalité de 1-1, c’est en bonne partie grâce à Lucas Beckman, qui a empêché au moins trois fois l’Océanic de creuser l’écart. Notamment, il s’est dressé devant Maël St-Denis en échappée, puis sur une descente à deux contre zéro de Jacob Mathieu et Jonathan Fauchon, le meilleur pointeur du circuit.
Rimouski avait brisé la glace suite à une mise en jeu gagnée par Mathieu Cataford en territoire nord-côtier et qui profite à l’ancien Drakkar Maël Lavigne. La réplique est cependant hâtive. Symbole de son énergie habituelle, Justin Gendron marque en se plaçant dans le visage du gardien adverse, après avoir habilement saisi la rondelle de la main sur un retour de la baie vitrée. Ayant réalisé l’entrée de zone et le tir initial, Raoul Boilard réussit sur la séquence son 100e point en carrière dans la LHJMQ.
Une deuxième période en deux temps
Dès que le Drakkar parvient à attaquer le filet et imposer son échec-avant, l’Océanic éprouve beaucoup plus de difficulté à défendre son territoire; bien que les joueurs se sacrifient à de nombreuses reprises devant les tirs baie-comois. Les offrandes voguent à travers l’enclave, mais le destinataire n’est jamais en mesure de compléter la manoeuvre.
Au moment où les locaux connaissent leurs meilleurs moments en deuxième période, le rapide Lou Lévesque jette une douche froide sur le Centre Sportif Alcoa. Sur une contre attaque suite à une erreur à la ligne bleue adverse, le tir voilé traverse Beckman; la rondelle glissant tout doucement derrière la ligne rouge.
Le manque d’opportunisme du Drakkar vient le hanter à nouveau quelques minutes plus tard, sur une rare erreur où un joueur est laissé fin seul dans la zone payante. Lavigne marque son deuxième de la rencontre, saisissant un retour juteux. Jusqu’à ce moment, bien que les rimouskois devançaient considérablement le Drakkar au chapitre des tirs cadrés, celui-ci défendaient le devant de son filet admirablement. Une fois en avance par deux buts, la troupe de Joël Perrault paraît presque seule sur la patinoire jusqu’au son de la sirène.
Outre l’incapacité à prendre les devants plus tôt, deux jeux de puissance survenus en fin de deuxième et début de troisième période auraient pu permettre au Drakkar de revenir dans le match, mais le scénario ne s’est jamais concrétisé. Poursuivant leur bon travail défensif, les bleus ferment les livres en troisième, signant la victoire.
Deux gains douloureux
Étant l’équipe hôtesse du tournoi de la Coupe Mémorial ce printemps, l’Océanic de Rimouski vise évidemment les plus hauts sommets. Au moment d’écrire ces lignes, les bas-laurentiens sont assis confortablement au deuxième rang du classement général. Ces sept points sur une possibilité de huit amassés contre le Drakkar, une équipe mois bien nantie mais compétitive, seront certainement les bienvenus. Néanmoins, tout n’est pas au beau fixe.
L’absence du défenseur étoile Spencer Gill sera certainement de longue durée. Après avoir subi une blessure importante à la jambe vendredi soir, il avait immédiatement quitté l’enceinte du Centre Sportif Alcoa pour se diriger vers le centre hospitalier. Aujourd’hui, Gill a été aperçu dans les gradins, béquilles sous les bras et la jambe bien emmitouflée. Bien que les rangs rimouskois ne soient pas au bout de leurs ressources, l’absence prolongée d’un joueur de cette importance n’est jamais de bon augure, surtout considérant que les séries éliminatoires s’amorcent dans quelques semaines.
Outre cette tournure des événements, le sacrifice honorable de plusieurs joueurs pourrait bien avoir laissé des traces. Après s’être courageusement jeté devant des tirs adverses, Maël St-Denis et Dominic Pilotte se sont tordus de douleur sur la patinoire, incapables de la quitter par leurs propres moyens. Le premier est cependant revenu dans le match un peu plus tard.
Salut Michel!
Impossible de ne pas souligner le départ d’un vrai monument de la LHJMQ. Descripteur radio des matchs de l’Océanic depuis ses débuts, le baie-comois d’origine Michel Germain tirera sa révérence à la fin de la présente saison; une retraite qui sera bien méritée. À moins que les chemins du Drakkar et de l’Océanic se croisent en séries éliminatoires, le descripteur de l’équipe de toute une région faisait son dernier reportage sur sa terre natale.
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