Accidents en motoneige : « On n’est pas invincibles »

Par Renaud Cyr 12:00 PM - 4 mars 2025
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Le directeur général de la FCMQ, Stéphane Desroches. Photo Motoneiges.ca

Le face-à-face mortel en motoneige qui a eu lieu à Longue-Rive le 21 février ramène en avant-plan l’importance de la prudence chez les motoneigistes, qui sont en moyenne une vingtaine à succomber à leur sport chaque saison.

La collision frontale au nord de Longue-Rive est survenue un vendredi en soirée dans les alentours de 21 h. Le Bureau du coroner n’a toutefois pas confirmé la cause de la collision frontale qui a coûté la vie à deux motoneigistes. Au moment d’écrire ces lignes, on ne peut dire si l’alcool a joué un rôle.

Le responsable des communications et des relations avec les médias pour le Bureau du coroner, Jake Lamotta Granato, divulgue par courriel qu’un coroner investigateur a pu confirmer l’identité de l’une des deux personnes décédées.

« Il s’agit de Steve Faucher, 50 ans de Saint-Pierre-de-l’Île-d’Orléans. Concernant l’identité de la deuxième personne décédée, le Bureau du coroner ne divulguera pas d’informations par respect pour la volonté de la famille », fait-il savoir.

Prudence

Quiconque a déjà conduit une motoneige connaît les dangers potentiels de la glace, des courbes et de l’étroitesse de certains sentiers qui comportent les mêmes risques qu’une chaussée à la courbe prononcée avec de mauvaises conditions en automobile.

Le directeur général de la Fédération des Clubs de motoneigistes du Québec (FCMQ), Stéphane Desroches, ne compte même plus le nombre de fois qu’il a répété ces consignes toutes simples dans les médias : tenir sa droite et adapter sa conduite. « Si tu ne t’adaptes pas, tu te mets à risque », résume-t-il.

Stéphane Desroches revient sur un mois de février haut en couleur qui a amené son lot d’accumulation de neige, de glace et trafic sur les sentiers, et rappelle l’importance de la prudence et du respect de la sécurité routière.

« Tu peux te péter la margoulette bien comme il faut. Ça ne prend pas de temps de se ramasser dans les arbres ou dans quelqu’un », souligne le directeur général.

Un bilan qui ne s’améliore pas

Le nombre de décès en motoneige au Québec a dépassé la dizaine encore une fois très tôt dans la saison au début du mois de février.

Questionné à savoir si 2025 s’enlignait pour être une année type, Stéphane Desroches mentionne que « ce n’est pas la pire, mais ça ne s’est pas amélioré non plus ».

Il raconte avoir participé à un tournage où la glace sur les sentiers était la vedette, et note avec découragement la témérité de certains motoneigistes qui estiment mal les dangers potentiels que peuvent causer les éléments.

« C’est beau d’avoir des crampons sur les chenilles pour mieux adhérer sur la glace, mais ce n’est pas pour ça qu’on peut se permettre d’être des superhéros derrière le volant. On n’est pas invincibles », lance-t-il.

Faire la part des choses

Le directeur général s’abstient de commenter le cas de Longue-Rive en l’absence d’un rapport détaillé du coroner, mais remarque qu’une cause revient souvent lors d’accidents semblables. « Souvent, quand il y a des accrochages, il y a une question de ne pas tenir sa droite », observe-t-il.

 Le directeur général tient toutefois à « faire la part des choses » pour redorer l’image de la motoneige. « Les motoneiges sont souvent ciblées comme un danger et on parle souvent des accidents et des décès, mais il ne faut pas perdre le point de vue de la place qu’occupe la motoneige dans notre ADN culturel », estime-t-il.

Le directeur général parle des 241 000 motoneiges immatriculées au Québec qui sont derrière la vingtaine d’accidents mortels en moyenne recensés chaque saison. « Sur 20 décès, 10 vont être reliés à l’intoxication. Par contre, si on fait le même exercice avec l’automobile, le ratio va augmenter pas mal », explique M. Desroches.

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