Pères eudistes sur la Côte-Nord : un pèlerinage pour célébrer 100 ans d’histoire

Les pères eudistes de la Côte-Nord en 1903. Photo Fonds des Pères Eudistes
À l’occasion de la fête de St-Jean-Eudes, les pères eudistes viendront faire un pèlerinage sur la Côte-Nord au milieu du mois d’août. Leur périple en sera un chargé d’histoire, dans une région qu’ils ont aidé à développer depuis plus de 100 ans.
C’est l’heure de la réjouissance chez les Eudistes, puisque 2025 marque le centenaire de la canonisation de saint Jean Eudes, le fondateur de la congrégation également connue sous le nom de Jésus et Marie.
« Pour toute la congrégation, c’est une année festive », détaille Denise St-Pierre, associée de la communauté des eudistes responsable de ce pèlerinage.
Cette dernière raconte que la cathédrale Saint-Jean-Eudes de Baie-Comeau est la seule au monde à être sous le patronage du saint, dont la fête sera célébrée le 19 août.
Et avec raison, puisque la Côte-Nord a été une région qui a longtemps été façonnée par leur effort de colonisation et de développement de la civilisation.
Cela n’a pas manqué de piquer l’intérêt du conseil général de la congrégation à Rome, qui enverra trois pères pour le pèlerinage de cet été.
« C’est pour toutes ces raisons que les pères eudistes ont voulu venir sur la Côte-Nord, pour célébrer avec les Nord-Côtiers », explique-t-elle.
Reconnaissance
Denise St-Pierre qualifie le pèlerinage d’une « action de grâce » pour les Nord-Côtiers qui ont connu de près ou de loin des pères eudistes qui ont résidé sur la Côte-Nord.
L’associée raconte que même si le dernier père de la région a quitté Havre-Saint-Pierre en 2016, la marque des eudistes est encore bien présente.
« Ce sont eux qui ont permis qu’il y ait des routes, des écoles et des hôpitaux entre autres. Ils ont travaillé fort pour qu’il y ait une vie qui continue aujourd’hui, et au niveau spirituel, ils étaient très proches des gens », mentionne-t-elle.
Tout le monde sera le bienvenu lors des activités et causeries qui sont planifiées tout au long du pèlerinage qui mènera le convoi de Tadoussac à Havre-Saint-Pierre et l’aller-retour pendant six jours.
Une capsule vidéo sera publiée chaque mois en lien avec l’héritage des pères eudistes de la Côte-Nord sur le site web des eudistes du Québec.
« Quand on a préparé ce pèlerinage avec le supérieur à Rome, il nous a dit que ça serait bien d’avoir un avent pour qu’on se prépare. On va revoir l’importance de leur présence ici grâce à ces vidéos », dévoile l’associée.
Plus d’un siècle d’histoire
Une bonne manière de mesurer l’héritage des pères eudistes sur la Côte-Nord est de consulter la toponymie. Delanoë, Gallant, LeStrat, Labrie, Blanche, et Leventoux sont tous des noms qui ornent plusieurs rues, parcs et autres éléments urbains partout dans notre région.
Ayant d’abord fui la France en raison de ses lois anticléricales de l’époque, plusieurs pères eudistes se retrouvent sur la Côte-Nord pour entreprendre des efforts de développement.
« C’était des gens habitués à avoir des maisons et le confort. Ils se sont retroussé les manches et sont devenus en quelque sorte des défricheurs qui ont permis à la Côte-Nord de se développer », raconte Mme St-Pierre.
L’un des plus célèbres de ces pères est le natif nord-côtier Napoléon-Alexandre Labrie, qui fut l’évêque et fondateur du diocèse de Baie-Comeau et qui avait une solide réputation de bâtisseur.
« Il a permis à plusieurs personnes d’aller étudier comme Gilles Vigneault. Il le faisait en sachant très bien qu’ils ne seraient pas prêtres, mais dans le but de leur permettre de développer leur talent », se remémore l’organisatrice.