Il y a une solution pour réduire la pression sur les entreprises, compte tenu de la situation avec les tarifs douaniers imposés par les États-Unis. C’est la diversification des marchés. Sans elle, on pourrait bien parler de la fin de plusieurs d’entre elles, soutient Commerce international Côte-Nord.
Selon Abdoulaye Badiane, directeur général et commissaire à l’international, la meilleure réponse au contexte politique actuel est de se défaire de cette dépendance aux voisins américains.
« Pour moi, la réaction la plus efficace, c’est d’accompagner les entreprises, les PME, à développer d’autres marchés. Quelles sont les alternatives ? La seule solution, c’est la diversification des marchés et il faut commencer ça maintenant, car c’est un processus long et très complexe », soutient-il.
« Ce qui est en jeu, c’est la fermeture des entreprises, enchaîne M. Badiane. Il faut produire pour rester en vie. Si on ne parvient plus à produire, qu’est-ce qui va arriver ? Ça sera la fin de nos entreprises. Et qui parle de la fin de nos entreprises, parle du déclin de l’économie régionale. »
Un avenir incertain
C’est d’ailleurs un sentiment d’inquiétude que ce dernier remarque sur le terrain. Commerce international Côte-Nord se dit là pour aider à s’orienter dans un flux de changement complexe.
Même si certaines mesures ne sont pas encore mises en application, bien des sorties du président américain en tracassent plus d’un.
« J’ai parlé à des entreprises pour qui l’avenir est incertain. Les gens sont inquiets. Avec les agissements des voisins américains, on vient dérégler le marché. Les gens ne savent pas quoi faire aujourd’hui », déclare-t-il.
Pour M. Badiane, la formation sera extrêmement importante afin de démystifier le processus et travailler sur « le renforcement des capacités » dans tous secteurs d’activité.
« Il y a des entreprises qui s’approvisionnent uniquement des marchés américains. Il ne faut pas non plus oublier que nous sommes une région éloignée. Si un pilier important tombe, l’économie tombe aussi », lance-t-il.
Explorer les marchés
Pour faire face à ces menaces commerciales, Commerce international Côte-Nord a lancé, il y a un mois, l’Opération Prospérité Québec – Côte-Nord.
L’objectif : travailler sur une mission commerciale pour explorer les différents marchés, bâtir des partenariats et garantir la survie et la croissance des entreprises de la région.
Commerce international Côte-Nord a réalisé un webinaire au début du mois portant sur les possibilités d’affaires avec l’Afrique de l’Ouest.
« L’an dernier, nous avons amené l’entreprise Production Sembec, dans l’agroalimentaire qui produit des pommes de terre, au Sénégal et l’expérience a été concluante. Ça amène à travailler sur la diversification des partenariats », explique Abdoulaye Badiane.
Selon lui, « avec ce qu’il se produit, pour les quatre prochaines années, le marché est déréglé à jamais ».
« Moi, je me demande si le Canada a un plan B. Pendant longtemps, on a pensé, puisque les États-Unis c’est un marché vaste et avec qui on a des accords, qu’on ne pouvait pas remettre ça en cause. Mais aujourd’hui, il nous faut chercher un marché plus stable », déclare l’interlocuteur.
Ce dernier espère surtout voir les petites et moyennes entreprises de la Côte-Nord « apprendre à travailler en synergie ».