Les dirigeants de Hy2gen sont à Baie-Comeau aujourd’hui pour annoncer une étape cruciale. Il s’agit du dépôt de l’avis de projet au ministre de l’Environnement, de la Lutte contre les changements climatiques, de la Faune et des Parcs du Québec.
Le président-directeur général de Hy2gen AG, Cyril Dufau-Sansot, et le directeur Amérique du Nord, Pietro Di Zanno, ont aussi rencontré les acteurs économiques de la Manicouagan pour leur présenter le projet.
« C’est une étape importante puisqu’elle va déterminer les conditions des études d’impact sur l’environnement que va requérir le gouvernement et nous permettre d’avancer dans le développement technique du projet », déclare Cyril Dufau-Sansot.
L’avis de projet fait état de la localisation prévue, de l’échéancier d’exécution et des principaux enjeux appréhendés sur le milieu récepteur.
Ensuite, on s’attend à une directive dans laquelle le ministre précisera les éléments que l’étude d’impact de Hy2gen devra contenir.
Baie-Comeau, un choix judicieux
Hy2gen réitère que Baie-Comeau a été choisie en raison de sa localisation géographique avantageuse, de la proximité de la fosse du Labrador, du marché et des installations hydroélectriques.
« Baie-Comeau est un choix judicieux. […] Le parc industriel est à distance raisonnable des secteurs résidentiels et commerciaux de la Ville, ce qui permet d’y implanter des activités industrielles en toute sécurité », informe le PDG.
Ce projet équivaut à un investissement d’un peu plus de 2 milliards de dollars de la part de Hy2gen, qui ne reçoit pas de financement public.
Selon M. Dufau-Sansot, il contribuera au développement régional, notamment par la création d‘emplois. Ce sont 1 000 qui seront créés durant la construction des installations ainsi que 300 pour l‘exploitation du complexe.
Projet d’écosystème de chimie verte
L’entreprise présente un projet d’écosystème de chimie verte avec « une production d’ammoniac vert à partir d’électrolyse de l’eau pour produire de l’hydrogène ».
Hy2gen prévoit une production locale d’ammoniac vert annuelle de 230 000 tonnes sans émission de carbone.
Cet ammoniac sera transformé sur place en nitrate d’ammonium, qui sera ensuite transporté jusqu’au niveau des minières. Il sera ensuite transformé en explosif minier.
Pour ce faire, Hy2gen s’est vu attribuer un bloc d’électricité de 307 MW par Hydro-Québec.
Le nitrate d‘ammonium importé par les sociétés minières transite actuellement par chemin de fer via la Société du port ferroviaire de Baie-Comeau (SOPOR) et, par la suite, par camion jusqu‘à Fermont.
Pour Cyril Dufau-Sansot, il est important de considérer « la nécessité de se réapproprier les chaînes d’approvisionnement pour des secteurs stratégiques ».
Cette production procurera une alternative aux méthodes traditionnelles de production d‘explosifs qui utilisent massivement le gaz naturel et génèrent de grandes quantités de vapeur d‘eau et de dioxyde de carbone.
« Ce qu’on propose, c’est d’avoir une production de nitrate d’ammonium ici, au Québec, plutôt que de l’importer. Et plutôt que d’importer une molécule carbonée, on le ferait de façon décarbonée », explique-t-il.
« C’est un projet, un écosystème, qui va aider le Québec dans sa transition énergétique et de sa lutte contre les changements climatiques », affirme-t-il.