Les citoyens pêcheurs de partout au Québec se regroupent

Par Emy-Jane Déry 5:25 AM - 20 mars 2025
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Un groupe de citoyens a fondé un organisme à but non lucratif visant à promouvoir l’accessibilité à la mer et ses multiples ressources pour les résidents du Québec.

« Il y a des gens qui ont de la misère, le panier d’épicerie est cher, le garde-manger est devant chez eux et ils ne peuvent pas y aller. Ça ne fait aucun sens », dit Hugo Daniel, membre du conseil d’administration d’Ensemble pour un accès aux ressources marines.

L’organisme a vu le jour pour sensiblement les mêmes raisons que le Comité des pêcheurs sportifs en eaux salées de la Minganie. Originaire de Percé, Hugo Daniel est retourné s’installer dans son patelin en 2020. Il a rapidement constaté que la récolte de mollusques, d’algues, de crustacés… que tout ça, ça lui était interdit. 

Pourtant, en Gaspésie, tout comme sur la Côte-Nord, une partie de la population vit dans un désert alimentaire. 

D’ailleurs, à travers les rencontres entamées cet automne, l’organisme constate qu’il y a des décennies que le problème existe et que des petits groupes réclamant un accès aux ressources existent dans plusieurs régions. Or, rien n’a changé dans le dossier.

« La différence dans notre démarche, cette fois, c’est qu’on essaie de rassembler tout le monde au Québec, afin qu’il y ait un poids politique pour montrer que c’est vraiment quelque chose qui est important pour les communautés côtières du Québec et pour les Québécois », explique M. Daniel. 

Après deux d’attente, l’organisme vient tout juste d’obtenir une rencontre avec Pêches et Océans Canada (MPO).

« Suite aux consultations de 2017 sur la pêche citoyenne, le ministère nous a confirmé que ce n’était pas une priorité pour eux les pêches récréatives ou citoyennes », rapporte M. Daniel.

Parole aux citoyens

La vision de l’organisme, c’est « l’implantation d’un nouveau modèle de gestion intégrée des ressources marines et des techniques de pêche qui accorde une priorité aux citoyens et aux communautés dans une approche écologiquement responsable et qui valorise le patrimoine lié à l’usage local des ressources », peut-on lire sur son site Web. 

Il prône l’autonomie alimentaire, la pêche de subsistance et la pêche durable. Il est loin d’être contre la pêche commerciale, précise Hugo Daniel, convaincu que l’un n’empêche pas l’autre. « Les pêcheries sont essentielles à la survie de nos communautés », souligne-t-il.

L’organisme voudrait simplement que les citoyens, tout comme l’industrie des pêches commerciales, aient leur mot à dire dans le processus de gestion du gouvernement. Il déplore aussi les nombreuses amendes données par le MPO à des citoyens pêcheurs. 

« On parle de “des braconniers”, des gens qui sont sur l’aide sociale, qui vont chercher trois, quatre myes pour se nourrir. Des mères monoparentales, des personnes qui sont démunies, qui vont juste se nourrir et qui se font donner une amende de 5 000 $ pour une couple de coquillages. C’est ridicule », dit M. Daniel. 

À court terme, Ensemble pour un accès aux ressources marines vise à rassembler le plus d’adhérents possible, pour porter le message en grand nombre. Il en compte présentement environ 650. 

« Ça doit être reconnu comme un droit de s’alimenter, c’est une activité nourricière historique, ça fait partie de notre identité », conclut-il.  

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Fanny Lachambre
Invité
Fanny Lachambre
1 mois il y a

Et c’est quoi le nom de cet organisme? Merci

Emy-Jane Déry
Invité
Emy-Jane Déry
1 mois il y a
Répondre à  Fanny Lachambre

Bonjour, tel qu’indiqué dans le texte, il s’agit d’Ensemble pour un accès aux ressources marines.