L’OSBL de création audiovisuel et d’intervention pour les jeunes Autochtones, Wapikoni mobile, est contraint de réduire de moitié ses activités, cette année, sur fond de coupures fédérales.
Chaque année, le Wapikoni mobile se rend dans plusieurs communautés autochtones de la province, pour faire rayonner les talents cinématographiques des Premières Nations.
Récemment, trois films de Uashat mak Mani-utenam, et un d’Ekuanitshit ont même été diffusés en Australie, dans le cadre du Birrarangga Film Festival. Or, sur le terrain, l’organisme doit composer avec de nouveaux défis.
Habituellement, le Wapikoni effectue entre 10 et 12 escales par année. En 2025, seulement six sont planifiées.
La directrice générale du Wapikoni Mobile, Véronique Rankin, reconnaît que ce sont surtout les coupes dans le milieu de l’intervention qui obligent ce changement.
« Le Wapikoni mobile, c’est aussi un outil d’intervention auprès des jeunes et des personnes autochtones », explique-t-elle. « Dans les dernières années, on a vu énormément de coupures budgétaires fédérales pour les financements en lien avec l’intervention. »
Pour cette raison, l’organisme devra, pour la première fois, solliciter des contributions de la part des communautés qu’ils visitent. Un mal nécessaire pour continuer leur mission.
« Ce n’est pas obligatoire, mais on leur demande d’évaluer s’ils sont capables de donner une contribution d’ordre volontaire, selon les financements qu’ils ont et leurs capacités », clarifie Véronique Rankin. « On essayait d’éviter d’en arriver à cette solution-là […], mais là, cette année, on n’a juste pas le choix. »
Un besoin essentiel
Pour la directrice générale, la diminution des activités du Wapikoni est un poids lourd à porter. La perte d’un tel service serait défavorable pour les communautés en besoin, estime-t-elle.
« Il y a des communautés qui n’ont pas la capacité ou les ressources nécessaires pour mettre en place des écoles de formation locales », lance Véronique Rankin. « Un service comme le Wapikoni, qui va directement dans les communautés pour offrir des formations bien spécifiques, comme l’audiovisuel, ça ne pourra pas se refaire si ça disparaît », conclut-elle.
Wapikoni mobile effectue aussi des démarches auprès de fondations et des démarches philanthropiques, afin de trouver des revenus et pérenniser ses activités.
L’organisme a également lancé une campagne de dons destinée au public général, pour les aider à parcourir les kilomètres nécessaires afin de rejoindre les communautés de la région.