Une étude pour l’optimisation du réseau ferroviaire sur la Côte-Nord

Photo SFPPN
Québec se penchera sur un projet d’optimisation du transport ferroviaire à partir de la fosse du Labrador, une idée que caressent plusieurs intervenants du monde minier depuis belle lurette.
L’une des mesures du budget touchant spécifiquement la Côte-Nord est une somme de 15 M$, sur deux ans, qui permettra d’évaluer la faisabilité d’optimiser le transport ferroviaire, à partir de la fosse du Labrador.
« La fosse du Labrador est indispensable à la vitalité économique de la Côte-Nord, notamment en raison de ses importants gisements de MCS, dont ceux de fer de haute pureté », souligne-t-on, dans le budget déposé le 25 mars.
Il s’agira d’étudier l’idée de créer une boucle avec le chemin de fer QNS&L et le chemin de fer d’ArcelorMittal.
« On va pouvoir procéder aux études et voir ce que ça pourrait nous apporter comme efficacité et comme rentabilité pour notre industrie minière », a commenté à ce propos la députée de Duplessis et ministre de l’Emploi, Kateri Champagne Jourdain.
Dans le budget, Québec précise aussi que « ce projet permettrait notamment d’augmenter la capacité ferroviaire actuelle. De plus, le raccordement des installations ferroviaires et portuaires existantes favoriserait la diversification des exportations québécoises vers différents marchés comme l’Europe, l’Afrique du Nord et le Moyen-Orient ».
« C’est positif, puisqu’avec la popularité montante du fer à haute pureté de la fosse du Labrador, il faut trouver des façons d’augmenter la capacité de transport du minerai au meilleur coût possible », s’est réjoui le directeur de Développement économique Sept-Îles, Paul Lavoie.
Du côté de la Société ferroviaire et portuaire de Pointe-Noire (SFPPN), où l’on fait essentiellement du transport ferroviaire et de la manutention de minerai de la fosse du Labrador, on ne semble pas s’emballer outre mesure de cette intention du gouvernement.
« Nos projets en études pour l’augmentation de notre tonnage actuel ne nécessitent pas de tronçons ferroviaires additionnels. Nous suivrons tout de même avec intérêt les résultats de l’étude, mais, pour l’instant, il est difficile d’évaluer quels pourraient être les impacts de la réalisation d’un tel projet pour la SFP Pointe-Noire », a commenté par courriel le PDG, Louis Gravel.
Pour leur part, les minières Minerai de fer Québec et Rio Tinto IOC ont refusé de commenter la mesure du budget. Au moment d’écrire ces lignes, nous étions toujours en attente d’un retour d’ArcelorMittal.
En 2017…
En 2017, la Société du Plan Nord avait dévoilé l’étude de faisabilité d’un troisième lien ferroviaire visant à améliorer l’accès à la fosse du Labrador, depuis le port de Sept-Îles. L’étude de la firme Canarail concluait qu’un lien ferroviaire supplémentaire deviendrait viable, « si les besoins de transport de minerai augmentaient de 40 millions de tonnes par année » et que « les capacités de transport des liens ferroviaires existants sur le territoire » étaient en mesure de répondre à la demande des sociétés minières « à court terme ».
Québec prévoit également un nouveau Plan pour la valorisation des minéraux critiques et stratégiques, pour les cinq prochaines années. Pour cette période, une enveloppe de 88,1 M$ y sera consacrée. La province souhaite notamment « accroître les découvertes de nouveaux gisements », « soutenir la concrétisation de nouveaux projets miniers » et « favoriser les retombées économiques auprès des communautés d’accueil ».
-Avec Vincent Rioux-Berrouard